Dans le cadre du projet européen Flagship, la Compagnie fluviale de transport (CFT, groupe Sogestran) prévoyait de faire construire un pousseur fonctionnant à l’hydrogène, destiné au transport de conteneurs sur le Rhône. Du fait des difficultés liées au transport fluvial de conteneurs sur ce bassin, l’armement fluvial repousse ce projet, et pourrait davantage pencher pour des automoteurs sur l’axe rhodanien.
Mais la CFT ne renonce pas pour autant au projet Flagship, et c’est sur la Seine que naviguera le premier bateau français de transport de marchandises fonctionnant à l’hydrogène. « Dans le cadre du projet d’innovation Flagship financé par l’UE, le premier automoteur de transport de marchandises à hydrogène du monde va être déployé sur la Seine à Paris. Son exploitation commerciale est prévue pour commencer d’ici la fin de l’année 2021 », a ainsi confirmé le groupe Sogestran, le 7 avril dans un communiqué. L’annonce de cette arrivée avait déjà été faite il y a quelques semaines et NPI en avait alors fait écho.
Adapté à la logistique urbaine
Le passage à l’hydrogène sera donc fait sur un bateau de type Zulu, automoteur de 50 m dont Blue Line Logistics, une autre filiale du groupe Sogestran, exploite déjà trois unités en Belgique. L’un d’entre eux a été présent à Paris au cours de l’année 2020 pour plusieurs tests.
Ces bateaux sont adaptés à la logistique urbaine : gréés, ils embarquent la marchandise en pontée et sont donc utilisables en ville pour le transport de palettes comme de conteneurs ou de véhicules de livraison de type vélo-cargo.
L’unité Zulu dont il est question sera livrée en septembre 2021. Elle sera équipée d’une propulsion électrique, l’électricité étant produite par une pile à hydrogène. Un groupe diesel est aussi prévu pour parer à toute éventualité, l’utilisation de l’hydrogène en fluvial ne se faisant que sur dérogation.
Le bateau utilisera de l’hydrogène comprimé, le système de conversion d’énergie étant fourni par ABB et la pile à combustible par Ballard. Bien d’autres partenaires sont impliqués dans le projet Flagship, qui comprend un deuxième bateau : un navire à passager, conçu pour l’armement norvégien Norled, qui utilisera également une pile à combustible à hydrogène.