Alors que l’Écosse a entamé son dé-confinement progressif fin avril 2021, le tourisme local reprend peu à peu. Si les visites depuis l'étranger sont encore rares, cela reste une bonne nouvelle pour l'ascenseur à bateaux rotatif de Falkirk, situé à mi-chemin entre Glasgow et Édimbourg. Hors pandémie, près de 400 000 visiteurs s'y rendent en effet chaque année.
Inaugurée par la reine Elizabeth II le 24 mai 2002, cette imposante infrastructure d'une trentaine de mètres de haut relie le Forth and Clyde canal et l'Union canal, séparés par un important dénivelé. Le principe ? Faire monter et descendre des bateaux grâce à un ingénieux système de contrepoids utilisant l'eau à disposition. Chaque traversée peut prendre alors de plusieurs minutes à près d'une heure.
Rénovation du réseau fluvial écossais
Auparavant permise grâce à une série de onze écluses au début du XXè siècle, la traversée n'a plus été possible pendant plusieurs décennies. Mais la rénovation du réseau fluvial écossais, entamée dans les années 1990, a changé la donne. Pensé dans le cadre de la Commission du Millénaire, le projet s'inscrivait alors dans la célébration de l'entrée dans les années 2000.
A l'origine, cette œuvre de l'architecte britannique Tony Kettle avait simplement vocation à améliorer la circulation fluviale. Le tourisme a finalement pris le pas sur l'aspect purement pratique d'un tel ouvrage. « L’Écosse est vue en général à travers le prisme de son héritage, de ses châteaux, de ses paysages, précise Ross McMillan, chargé de la stratégie touristique. Ici, nous offrons une perspective différente, centrée sur l’ingénierie ».
Au fil des ans, le site géré par Scottish Canals s'est doté d'un mini-golf, d'un restaurant, d'une salle de conférence ou encore d'une aire de jeu. L’ascenseur de Falkirk figure même désormais sur les billets écossais de 50 livres. Situé à seulement quelques kilomètres des Kelpies, deux sculptures monumentales de têtes de chevaux en acier, ce lieu est devenu en vingt ans un pilier du rayonnement régional. Mais plus qu'une simple attraction touristique, l'ascenseur rotatif de Falkirk est aussi un bijou d’ingénierie civile, unique au monde.
Un mécanisme rotatif unique en son genre
C'est en entrant à l'intérieur que l'on s'en rend vraiment compte. Au premier étage, se trouve un générateur de secours d'un bleu resplendissant, jamais utilisé en vingt ans d'existence. Plus haut, la salle de contrôle puis les fameux moteurs hydrauliques nécessaires au fonctionnement du système rotatif, pensé via le principe d’Archimède. « Cela fonctionne extrêmement bien car c'est toujours à l'équilibre, explique Ross McMillan. Ce qui est intéressant, c'est aussi que cela ne nécessite pas autant d'eau qu'un système d'écluses et ne consomme que très peu d'énergie ».
Si l'accès intérieur de l'ascenseur est pour le moment interdit au public, cela n'a pas toujours été le cas. Scottish Canals avait ainsi organisé des visites du bâtiment courant 2019, permettant à des ingénieurs, chercheurs mais aussi des élèves, lors de visites scolaires, d'en découvrir les rouages.
En France, la ville bretonne de Guerlédan (Côtes-d'Armor) a pour projet depuis plusieurs années de créer un ascenseur similaire. Les élus locaux y voient un moyen d'améliorer la navigation entre Nantes et Brest, tout en devenant un atout pour le tourisme régional. Reste à attendre les résultats des études économiques et environnementales, pour un potentiel lancement au plus tôt en 2025.