Une table-ronde orientée « fluviale » lors de la deuxième édition de Meet4Hydrogen/Hy Ports a permis d’apprendre que la barge Maas allait bientôt commencer des essais de navigation. Les questions d’avitaillement et de réglementation restent des points majeurs.
La barge Maas de Future Proof Shipping (FPS) débutera ses essais de navigation à l’hydrogène en mai 2023 après une opération de conversion (retrofit) au chantier naval Holland Shipyards (voir article de NPI).
La propulsion diesel a été remplacée par trois piles à combustible et un conteneur, rempli d’hydrogène, remplacé tous les deux jours.
Air Liquide est chargé de la fourniture de l’hydrogène dans le cadre d’un contrat long terme.
Lors d’une table-ronde orientée fluviale à la deuxième édition de Meet4Hydrogen/Hy Ports, organisée à Marseille les 21 et 22 mars 2023, Anna Lenaert, directrice marketing hydrogène chez Air Liquide, a indiqué :
- « Ce sera la première barge de conteneurs au monde à propulsion hydrogène. Maas va relier la Belgique au Pays-Bas, éviter le rejet de 2 000 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère. S’agissant des contraintes réglementaires, nous avons collaboré avec Lloyds Register ».
- « Avoir des conteneurs d’hydrogène facilement remplaçables nécessite la présence d’un point d’avitaillement à proximité ». Autrement dit, la nécessité de concevoir une logistique d’approvisionnement robuste est indispensable.
- « Future Proof Shipping compte constituer une flotte de 30 bateaux à hydrogène avec la conversion de cinq bateaux diesel et l’engagement dans de nouvelles constructions ».
En France, le Zulu 6 de Sogestran
En France, le Zulu 6, le bateau à hydrogène de Sogestran, stationne à quai au Havre en attendant les feux verts réglementaires.
Le Zulu 6 est, pour le moment, équipé en diesel électrique, en attendant les décisions pour l’installation des équipements pour l’hydrogène. La coque a été livrée par les chantiers ATG de Piriou en Roumanie.
La nécessaire adaptation de la réglementation au transport fluvial à hydrogène est l’un des enseignements de ce projet initié depuis 2017 par le groupe Sogestran.
« Nous attendons l’autorisation de navigation en zone restreinte. Il s’agira d’une dérogation à la réglementation principale », indique Alexandre Bellot, architecte naval chez LMG Marin.
La question de l’avitaillement est également centrale, pour cet architecte naval : « Point de transition énergétique si l’infrastructure ne suit pas ».
