Innovation, passage portuaire, tourisme, incubation de start-ups… Lors de la troisième édition du « French Smart Port in Med », qui s'est tenue le 30 novembre 2021 à Marseille au Palais de la Bourse, ses initiateurs ont affiché leur satisfaction de voir les défis (voir encadré) déjà relevés.
Pour Jean-François Suhas, président du conseil de développement du grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM), « la trentaine de challenges imaginés il y a trois ans, lors de la création de ce projet visant à rendre le port aux Marseillais, ont déjà été atteints ».
Selon celui qui est aussi président du Club de la croisière Marseille-Provence, le « French Smart Port », à savoir le « port intelligent » conçu à l'époque où Christine Cabau-Woehrel présidait le directoire du GPMM, a trouvé une quinzaine de partenaires. Il n'hésite pas à déclarer que « les start-ups ont un avenir sur le territoire ». Pour lui, « il faut accélérer sur le sujet, trouver de nouveaux partenaires et conserver les entreprises avec lesquelles le French Smart Port a noué un partenariat ».
« Une vraie volonté 2.0 »
Dans le cadre du projet, Hervé Martel, l'actuel directeur du GPMM, affirme aujourd'hui « une vraie volonté 2.0 » pour ce port marseillais qui se trouve, rappelle-t-il, « à la charnière entre Méditerranée et Europe ».
Il souhaite également voir la filière économique « s'élargir désormais à la manutention et au transit », sans oublier le renforcement de la « décarbonation » sur le territoire. Vu que, selon lui, « les trois dernières années ont été prometteuses », c'est le moment de « voir le French Smart Port in Med en grand ».
Le président du directoire du GPMM semble avoir été sensible aux annonces récentes du Président de la République prévoyant une stratégie de Marseille s’étendant sur l'axe Rhône-Saône jusqu'à Lyon ().
Datas, sensibilisation à la culture portuaire et maritime, et économie circulaire sont autant de thèmes qui ont animé les six tables rondes organisées dans le cadre du « French Smart Port in Med » et auxquelles exposants et visiteurs ont pu participer.
Les lauréats du « French Smart Port in Med »
Le « French Smart Port in Med » est né de la volonté du port de Marseille Fos, de la CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence et d’Aix-Marseille Université de construire le « port du futur » c’est-à-dire « un port attractif, innovant, répondant aux enjeux actuels et futurs par une stratégie axée sur le numérique et le développement durable ».
Le 30 novembre 2021, la troisième édition du « French Smart Port in Med » avait pour objectif de mettre en avant les avancées concrètes des 9 projets ou « défis » désignés lauréat en juillet.
Parmi les 9 lauréats : Les Terrasses du Port et Deki avancent sur un test grandeur nature de livraison à domicile 100 % décarbonée, Interxion et Logiq Digital proposent un prototype pour leur outil de comparaison des empreintes carbone des solutions d’hébergement informatique, Wixar réalise « des vidéos en immersion 3D et de la gamification pour susciter des vocations dans le domaine maritime et portuaire ».
EDF et ses deux start-ups lauréates, Farwind et Capsim « repensent le potentiel patrimonial du GPMM en source d’énergies renouvelables et de stockage, notamment grâce au solaire, à l’éolien en mer mobile et à l'hydrogène, afin d’offrir de nouvelles perspectives énergétiques à l’ensemble des acteurs œuvrant sur le port ».
Bee&Co et Synchronicity, duo de lauréats œuvrant auprès de Veolia, progressent dans la conception de leur solution de valorisation des déchets organiques sur le port. Selon eux, « les premières avancées du défi indiquent que la valorisation in situ des biodéchets avec production d'énergie verte est réellement envisageable, surtout si l'empreinte carbone des activités portuaires en bénéficie ».
Synchronicity, sélectionné par CMA CGM, veut développer une filière de production de biométhane, un gaz vert renouvelable produit entre autres à partir de déchets d’origine organique et végétale. La start-up Synchronicity, qui accompagne les territoires pour la mise en œuvre de modèles vertueux à travers l’optimisation de la gestion des déchets et le développement de circuits courts, étudie la faisabilité de la construction d’une unité de production de biométhane au port de Marseille Fos.