A Lyon, ULS lance son système de logistique urbaine

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La société ULS (Urban Logistic Solutions) a officiellement fait naviguer son premier bateau sur le Rhône le 29 juin 2022. ULS inaugure ainsi sa solution de logistique urbaine à Lyon et annonce des livraisons par voie fluviale six jours sur sept.
C’est une petite « révolution », pour reprendre le terme du maire de Lyon, Grégory Doucet. Le 29 juin 2022, Urban Logistic Solutions (ULS) a lancé son dispositif de logistique urbaine sur le Rhône après avoir été désigné lauréat en octobre 2021 d’un appel à projets lancé par Voies navigables de France (VNF) et la Compagnie nationale du Rhône (CNR) avec la ville et la métropole de Lyon (voir article de NPI). Après Strasbourg où elle propose un service similaire depuis 2020 (voir article de NPI), ULS s’installe à Lyon pour le plus grand plaisir des élus écologistes. Six rotations par semaine sont prévues. Les marchandises sont d’abord massifiées au port de Lyon-Edouard Herriot (palettes, caisses, big bag, colis et messagerie) dans un bâtiment de stockage de 2800 m2. Elles font ensuite un voyage fluvial de 50 minutes vers le pont Morand, au centre-ville, sur un quai VNF. Là, des vélos-cargo à assistance électrique (au nombre de 7 pour le moment) les récupèrent pour la livraison sur les derniers kilomètres. Le 29 juin, ce sont des fûts de bière qui ont été chargés à bord puis livrés en centre-ville. Fûts de bière, autres boissons, colis… Les livraisons sont déchargées grâce à des grues 100 % électriques. Ces dernières sont capables de traiter 680 palettes en une heure et sept minutes. Une aide indispensable pour permettre une logistique fluide. La solution ULS à Lyon, comme à Strasbourg, repose également sur une innovation qui fait appel à un algorithme mis au point en interne pour cadencer toute la chaine, notamment pour faire en sorte que coïncident à quai les arrivées du bateau et des livreurs en vélo-cargo. Le bateau est équipé d’un moteur répondant à la norme EMNR Stage V, fonctionnant au GTL (gas to liquid) peu émetteur en particules. ULS veut garantir le transport le plus « vert » possible. L’entreprise souhaite d’ailleurs « verdir » davantage ses bateaux d’ici 2026.

« Désengorger les villes »

Dans le centre-ville lyonnais, les produits seront livrés dans des commerces de la presqu’île suivant une logique BtoB. Au retour, les barges seront chargées des déchets (fûts vides notamment) de leurs clients. Un exemple d’économie circulaire et de logistique vertueuse applaudi par les acteurs présents lors de l’inauguration. « Le déploiement de ce type d’offre a un vrai intérêt pour désengorger les routes de nos villes », a rappelé Laurence Borie-Bancel, présidente de la CNR. Elle a salué un projet qui permet de « reconnecter la ville à son port », un des objectifs de l’entreprise. « Historiquement, les villes sont construites autour des voies d’eau, il faut en profiter », a relevé Thierry Gimbaud, directeur général de VNF. Ce dernier a précisé que VNF sera là pour « incuber cette créativité ». Autrement dit, l’établissement est prêt à soutenir ce type de développements. « C’est un projet qui concrétise un discours et des réflexions menées depuis une dizaine d’années », a souligné Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon.

Le rôle de la ZFE

Ce dernier l’affirme : « Si ce type d’initiative se développe aujourd’hui, c’est bien parce que la zone à faible émission a été mise en place ». En bannissant les diesels des routes d’ici 2026, la métropole compte encourager les entreprises à aller vers ce type d’offre. Son président précise que le développement de pistes cyclables va aider à cette nouvelle circulation en deux roues. La réalisation d’ULS pourrait d’ailleurs être vite suivie par d’autres. Les acteurs du fluvial lyonnais indiquent que plusieurs sociétés aimeraient se mettre sur le même créneau que la société alsacienne. Du côté de la ville de Lyon, on rappelle qu’une rénovation complète de la rive droite du Rhône est en cours. De quoi donner certainement des idées aux entrepreneurs. Sachant que mi-mai 2022 une expérimentation de logistique urbaine a déjà eu lieu avec le bateau Le Tourville entre les ports de Villefranche et de Lyon. A terme, ULS compte remplir des bateaux de 122 tonnes. Ils permettront de transporter 40 000 tonnes par an sur le fleuve. Le tout devrait créer 38 emplois en CDI.

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