À Anvers, un sonar pour la navigation sans équipage

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Le port et l’université d’Anvers se sont associés pour développer un programme de recherche sur la navigation sans équipage. Au centre du premier essai, dévoilée en ce début d’année 2021 : des capteurs sonar inspirés des chauves-souris. Le port d’Anvers croit fermement à un transport fluvial sans équipage à bord et que la navigation intelligente peut attirer les jeunes talents vers le mode qui n'est pas un secteur d'emploi très attractif. Le biomimétisme est une approche souvent prometteuse pour la recherche scientifique et l’innovation technique. Mais les chauves-souris ne sont pas la source d’inspiration la plus évidente lorsqu’il s’agit de moderniser les bateaux fluviaux, qui plus est pour développer un système de navigation sans équipage. Ce sont pourtant les chiroptères qui ont montré la voie aux chercheurs du Cosys Lab, groupe de recherche de la faculté des sciences appliquées en ingénierie de l’université d’Anvers, qui ont adapté des capteurs sonars à la navigation intérieure. « Nous nous sommes inspirés de l'écholocation que les chauves-souris utilisent, indique le professeur Jan Steckel. Elles émettent des ondes sonores. Lorsque ces ondes se reflètent sur un objet, la chauve-souris capte l'écho de cette réverbération. L'animal peut ainsi parfaitement éviter les obstacles ». Cette méthode, adaptée à la navigation fluviale, a fait l’objet d’essais dans le port d’Anvers en décembre 2020 à bord du Tiumelaar. L’université et le port d’Anvers en ont présenté les résultats le 6 janvier 2021.

La surveillance constante de l’environnement, hautement nécessaire dans une zone de navigation aussi fréquentée que le port d’Anvers, ne peut se limiter à l’utilisation de caméras, qui trouvent vite leurs limites en cas de poussière, d’eau, de boue, de fumée ou de brouillard. « Les capteurs sonar ne sont pas affectés par ces conditions difficiles. Ils peuvent garantir une observation sérieuse de l'environnement et à bon marché », souligne le port d’Anvers, qui précise que, pour le projet de navigation sans équipage Real Time Imaging Sonar, les chercheurs ont mis au point un capteur sonar équipé de 32 microphones étanches. Le nom du projet lui même l’indique : à partir des sons émis par le bateau, réfléchis par les obstacles et réceptionnés par les capteurs, c’est une véritable image de l’environnement qui est reconstituée.

La navigation automatisée, c’est l’avenir

À Anvers, où la part du fluvial parmi les modes terrestres atteint 42 %, l’autorité portuaire croit fermement à un transport fluvial sans équipage à bord : « La navigation automatisée est l'avenir de la navigation fluviale, affirme le port. Cela peut encore sembler futuriste mais les travaux de recherche innovants menés par l’université et le port d'Anvers nous rapprochent de cette réalité ». Parmi les avantages mis en avant : la réduction des coûts, mais aussi, paradoxalement, l’attraction des jeunes vers des emplois dans la navigation intérieure : « Malheureusement, la navigation fluviale n'est pas un secteur d'emploi très attractif, indique Svetlana Samsonova, qui coordonne une série de projets de recherche conjoints de l'université et du port d'Anvers. Il n'est pas facile d'attirer les jeunes talents. C'est pourquoi nous misons pleinement sur l'innovation. La technologie renforcera la compétitivité du secteur. La navigation intelligente permettra d'attirer les jeunes ».

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