D’un autre côté, sur le Nord pour Danser France, les activités historiques entre Lille/Dourges, Halluin vers et depuis Anvers/Rotterdam ont souffert en 2020 et souffrent encore depuis le début 2021 pour deux raisons. La première concerne le retard des arrivées de navires dans les ports maritimes qui poussent les chargeurs à privilégier la route plutôt que le fluvial, surtout sur les courtes distances. Cette situation a pris de l’ampleur depuis le dernier trimestre 2020 et s’est accentuée avec l’interruption de navigation dans le canal de Suez en mars 2021. « Le volume est là mais le transport fluvial n’est plus compétitif. C’est un point préoccupant pour le Nord d’autant plus que structurellement, on va rester avec ces retards à l’avenir. Sur le Rhin, où la longue distance domine, le coût et le transit times sont moins prégnants », indique Guy Erat. La deuxième raison est le manque de conteneurs en Europe, conséquence de la pandémie de 2020.
Limiter les temps d’attentes dans les ports de mer
« Nous ne restons pas les bras croisés et travaillons sur les leviers possibles », poursuit le directeur général. Il s’agit notamment de limiter les temps d’attente dans les ports maritimes du Nord de l’Europe.
A Rotterdam, bastion historique du groupe Danser, la solution « Barge Transferium Maasvlakte » assure la planification d’escales de plusieurs opérateurs fluviaux au terminal dédié à la navigation intérieure du manutentionnaire de conteneurs ECT à la première Maasvlakte. A Anvers, un travail est mené pour parvenir à une solution similaire. Danser utilise également davantage le hub de Gand dès c’est possible pour limiter le nombre de quais desservis à Anvers et optimiser le trajet entre les deux ports belges.
Un partenariat se dessine entre Danser et North Sea Port, qui regroupe les ports néerlandais de Flessingue et Terneuzen et le port belge de Gand où l’opérateur est déjà bien implanté. L’objectif est de mettre en place une collaboration et des lignes entre les trois sites vers et depuis Anvers et Rotterdam. Dunkerque pourrait également être l’un des hubs et, à plus long terme, Seine-Nord Europe apparaît en ligne de mire.
Avant l’été 2021, un projet innovant conduit par Danser pourrait aboutir : la concrétisation d’une offre de transport de conteneurs sur le gabarit Freycinet avec une péniche dédiée (diesel-électrique) sur un trajet d’environ 50 km entre Strasbourg et Dettwiller. « Les chargeurs ont validé leur intérêt. Nous avons le soutien de VNF et du port autonome de Strasbourg. Le potentiel de trafic est de 8 000 EVP annuels sur un trajet court. A Dettwiller, le terminal est opérationnel, un Reachstacker suffit pour la manutention », explique Guy Erat.
Ce projet se situe dans le Grand Est mais c’est un signe fort de la volonté de Danser de se développer en France avec un projet innovant. Et rien n’interdirait à la péniche adaptée au gabarit Freycinet de naviguer sur l’ensemble du réseau, y compris dans le Nord de la France.