Le 26 septembre 2018, aux Assises du Port du futur, l’une des tables ronde a donné la parole à Jean-Christophe Baudouin, délégué interministériel au développement de l’axe portuaire et logistique Méditerranée-Rhône-Saône. Bien évidemment, il n’a pas dévoilé le contenu du rapport de sa mission, remis au Premier ministre auquel appartient la décision de le rendre public ou non. Mais il a délivré quelques informations sur le déroulé de sa mission et fait part de quelques constats concernant l’axe.
« Une délégation interministérielle, c’est d’abord très peu de monde, nous étions trois. Nous avons travaillé sur les intervalles, sur les interstices de la mise en réseau. Notre objectif était de conduire une mise à plat de la logistique sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône », a expliqué Jean-Christophe Baudouin. Avec ses deux collaborateurs, il a voulu travailler en fonction « du principe inverse du temps long ». Il voulait produire un rapport dans l’année et se donne un an de plus pour des propositions et une mise en œuvre rapide.
Concernant la méthode suivie, il a indiqué avoir travaillé avec de nombreux acteurs aussi bien privés que publics, connus ou moins connus, sur 6 thèmes autour desquelles des groupes de travail ont été organisés.
Les 6 thèmes étaient :
- Dynamiques socio-économiques ports et territoires, - Interface ports et flux massifiés, - Tourisme, culture et patrimoine, - Réindustrialisation et économie durable, - Foncier et plates-formes logistiques - Recherche et innovation.
« L’enjeu était de définir des projets collectifs le plus que possible », a poursuivi Jean-Christophe Baudouin en donnant l’exemple de nombreux projets autour de l’hydrogène recensés sur l’axe et estimant : « Peut-être qu’il vaudrait mieux travailler plus largement sur la transition énergétique avec la production d’énergies, les nouveaux carburants, etc. ». C’était attendu mais il a trouvé « beaucoup d’allant et d’appétence » de la part des différents participants et interlocuteurs, « ce qui légitime le travail par axe ».
La gouvernance de l’axe a fait l’objet d’un travail particulier car la lettre de mission l’ordonnait. Pour le délégué interministériel : « On ne peut pas faire de projet quel qu’il soit sans réfléchir à la gouvernance. D’autant plus que sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône, il y a des ports avec des situations différentes : un port d’Etat, des ports décentralisés… ». La mission a réalisé une cartographie des plates-formes logistiques sur l’axe et a trouvé 245 sites. « Ce travail nous a montré ce qui manquait : la connaissance de l’existant ».
Selon Jean-Christophe Baudouin, des collaborations, des visions communes « apparaissent nécessaires » à mettre en place. Il a donné en exemple la multiplication des projets en lien avec les croisières fluviales un peu partout sur l’axe et suggéré qu’une rationalisation et un travail davantage concerté pourrait être utile.
Il a relevé « un manque de dialogue entre les ports de l’axe » même si il y a des améliorations et rappelé que « le fret fluvial est la peine entre Marseille et Lyon ».