Un bilan du plan d’action de Haropa et de VNF pour développer le fluvial sur l’axe Seine

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Lors de la réunion publique sur le projet d’accès fluvial direct à Port 2000 dans le cadre de la post-concertation, il a été présenté un bilan des cinq chantiers du plan d’action pour le développement du fluvial, élaboré en partenariat entre Haropa et Voies navigables de France et mis en œuvre par ces deux établissements depuis 2018. « La concertation menée en 2017 avait mis en évidence la nécessité de développer le transport fluvial de conteneurs maritimes sur l’axe Seine, non seulement pour des questions d’attractivité et de compétitivité portuaires mais aussi de transition écologique par un recours à un mode moins émetteur de gaz à effet de serre », a rappelé Kris Danaradjou, directeur général adjoint de Haropa-Port du Havre, en introduction de la partie consacrée au bilan des cinq chantiers pour le développement du fluvial, lors de la réunion publique sur le projet d’accès fluvial direct à Port 2000 organisée le 31 mars 2021 par le grand port maritime.

« La concertation avait aussi fait apparaître que la réalisation de l’accès fluvial direct à Port 2000, inscrite au plan d’investissement du port, ne pouvait pas suffire, à elle seule, aux ambitions de report modal », a ajouté le responsable. Il avait alors été décidé d’engager « un plan d’action global composé de cinq chantiers en partenariat entre Haropa et Voies navigables de France ».

Ces cinq chantiers comprenaient les thématiques suivantes :

  • Amélioration de l’efficacité et du coût des chaines logistiques passant par le terminal multimodal,
  • Mutualisation par les opérateurs fluviaux de leurs moyens et capacités de transport,
  • Amélioration des conditions et des performances de navigation des bateaux fluviaux sur la Seine,
  • Baisse des coûts de manutention sur les terminaux maritimes pour les trafics fluviaux,
  • Amélioration de la motorisation des bateaux pour réduire les consommations.

Infrastructures, services

Le bilan de ces axes de travail a pris la forme de vidéos donnant la parole aux équipes de Haropa et de VNF qui ont travaillé pour les mettre en œuvre concrètement.

Pour le terminal multimodal, « outil dédié au service de la massification des flux ferroviaires et fluviaux du port du Havre », plusieurs évolutions ont été mises en place en 2020 pour améliorer son efficacité. Son pilotage est unifié, le système d’exploitation de navettes et du terminal a été intégré dans un même contrat de délégation de service public, le GPMH est entré au capital de LHTE « ce qui a permis de stabiliser l’actionnariat et d’accompagner le développement de l’exploitant ».

Concernant la deuxième thématique, il a été indiqué que 6 lignes régulières pour le transport fluvial de conteneurs sont en place sur la Seine. Il y a aussi un réseau de ports diversifiés et de hubs multimodaux comme Rouen, Gennevilliers, Longueil-Sainte-Marie, Limay, Bonneuil-sur-Marne

L’une des concrétisations du troisième point est la mise en service du SIF Seine, « outil d’aide à la navigation proposé aux transporteurs fluviaux de marchandises et de passagers ».

Avec le SIF Seine, « il s’agit de fluidifier l’arrivée des bateaux dans les ports, le passage des bateaux dans les écluses, améliorer la compétitivité économique et environnementale du fluvial ». Il est déployé sur l’ensemble du bassin de la Seine (réseau VNF et celui d’Haropa notamment au Havre).

La prochaine étape de SIF Seine est une application mobile « permettant aux navigants d’avoir accès dans leur main à toutes les informations utiles pour préparer et effectuer au mieux son trajet ».

Il y a aussi la fiabilisation/modernisation des deux écluses de Tancarville qui doit s’achever pour la fin 2021-début 2022.

Pour Antoine Berbain, directeur général d’Haropa-Ports de Paris : « L’accès fluvial direct à Port 2000 va faciliter les chaines logistiques entre l’Ile-de-France et le port du Havre mais ne suffit pas, à lui seul, à garantir le développement souhaité du transport fluvial de conteneurs. C’est tout l’objet des cinq chantiers de traiter de tous les autres aspects, de toutes les solutions complémentaires, que ce soit le chargement des barges au terminal multimodal, les coûts de manutention, les systèmes d’information, la fiabilité des ouvrages, la transition énergétique de la flotte fluviale... Mais pour le développement du transport fluvial, la diversité des ports intérieurs et leur efficacité ainsi que les zones logistiques sont aussi des éléments importants ».

Ce responsable a rappelé que l’Ile-de-France dispose d’un réseau important de ports connectés à ceux du Havre et de Rouen, dont le principal est Gennevilliers et sans oublier les terminaux secondaires à Bonneuil, Limay, Evry... Hors de l’Ile-de-France, il y a Longueil-Sainte-Marie, Nogent-sur-Seine, Gron. « Le réseau de terminaux intérieurs est au rendez-vous pour faciliter le développement du transport fluvial ».

Incitation au report modal, « verdissement »

Plusieurs actions ont été menées pour améliorer la compétitivité du passage portuaire de la marchandise, « élément essentiel du développement du report modal ». En 2020, un travail avec l’Union maritime et portuaire du port du Havre et les opérateurs de terminaux a permis de construire des engagements en termes de qualité de service et de compétitivité du passage par des gares ferroviaires des terminaux. En 2021, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé pour la mise en place d’un dispositif d’incitation au report modal. « L’objectif est de favoriser le développement de nouvelles offres de transport combiné aussi bien ferroviaire que fluvial et d’inciter au développement des volumes ».

Concernant le « verdissement » du fluvial, depuis fin décembre 2018, Haropa et VNF ont installé 13 bornes le long de l’axe Seine pour l’accès à l’électricité et/ou à l’eau pour les bateaux une fois à quai. « Cela a pris du temps car nous avons voulu un système homogène ». D’ici 2024, 78 bornes supplémentaires vont être ajoutées grâce à un financement de l’Union européenne. « Depuis l’ouverture du service, les bornes ont enregistré une consommation de plus de 300 mégawatt, soit 142 000 litres de gazole économisés ».

Dominique Ritz, directeur du bassin de la Seine de VNF, est intervenu : « L’accès fluvial direct à Port 2000 s’inscrit dans un projet beaucoup plus vaste sur l’axe Seine de renforcement du transport fluvial. C’est un projet d’ensemble et multi-facettes comme le montre les chantiers lancés. Il y a une nouvelle appétence pour le transport fluvial, les chargeurs s’y intéressent pour ses performances écologiques et économiques. Le transport fluvial sur la Seine peut être multiplié par 3 ou 4 sans difficulté d’encombrement ». Pour rappel, ce sont environ 20 millions de tonnes qui ont été transportés ces dernières années sur la Seine par le fluvial.

D’autres travaux pour développer le fluvial sur la Seine sont en cours comme le projet Avicafe (pour avitaillement en carburant à faibles émissions) qui doit donner de premiers résultats à la fin 2021 et associe, là aussi, Haropa et VNF auxquels s’ajoutent GRT Gaz et la Banque des Territoires.

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