Un appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé par VNF pour « la relance d’une activité de logistique fluviale » au centre de Toulouse autour d’un site principal (Lalande-Saint Sauveur) au Nord de l’agglomération et avec l’utilisation possible de quatre quais dans la ville.
Cet AMI s’inscrit dans le contexte de la mise en place d’une ZFE (zone à faibles émissions) par Toulouse Métropole de manière progressive à partir de septembre 2021. Dès cette date, le transport de marchandises est concerné avec « de premières restrictions appliquées aux fourgonnettes et poids lourds possédant une vignette Crit’Air 5. Les mesures de restriction devraient d’abord concerner 0,9 % des VUL et 5 % des PL en 2021, jusqu’à atteindre 13,5 % des VUL et 17,5 % des PL en 2024 », indique le texte de l’AMI consultable en ligne sur le site de VNF.
Intérêt du fluvial dans le contexte d’une ZFE
« Le transport fluvial est une solution simple et immédiate à la ZFE. Les livraisons par voie d’eau permettent non seulement de réduire les gaz à effets de serre mais également d’aller plus loin, en supprimant des poids lourds et camionnettes de nos routes et ainsi réduire la congestion urbaine. C’est donc dans ce contexte que VNF souhaite favoriser une activité de logistique urbaine par voie fluviale », ajoute le document.
Il est rappelé que si une étude menée en 2016 par VNF Sud Ouest sur le potentiel de fret du canal des Deux Mers a mis à jour des marchés possibles en lien avec la gestion des déchets, la logistique urbaine de messagerie, colis, et grande distribution, tous les projets sont les bienvenus.
Au cours des dernières années, à Toulouse, sur le canal des Deux Mers, des tests de logistique de fret fluvial ont été menés, par exemple, en 2020, par Spie Batignolles Mallet avec la société l’Equipage (photo de cet article), Agir pour le fluvial (APLF) et VNF.
La durée d’occupation du site principal « reste ouverte » tout comme les modalités de contractualisation du domaine public fluvial « mais l’Etat restera propriétaire des bâtiments et des terrains concernés ».
Développer le report modal
L’AMI précise que les activités recherchées doivent remplir quatre critères :
- Participer au développement économique de la métropole et de son périmètre d’influence,
- Développer le report modal en favorisant l’implantation sur le site Lalande et les 4 quais toulousains d’activités économiques durables et utilisatrices régulières de la voie d’eau pour le transport de marchandises à travers des dessertes sur les différents quais toulousains,
- Veiller à la complémentarité avec les activités déjà en place (en termes de circulation, maîtrise du bruit) et les activités touristiques (passage de péniches, présence de l’association Toulouse aviron, circulation sur la piste cyclable),
- Inscrire l’activité envisagée dans un cadre respectueux de l’environnement, des règles du développement durable et de limitation des nuisances.
L’AMI présente un triple objectif pour VNF et Toulouse Métropole :
- Connaître l’ensemble des acteurs potentiellement intéressés par la relance de fret fluvial sur les canaux toulousains,
- Rechercher des acteurs intéressés par l’occupation et/ou l’utilisation du site de Lalande et des quais de chargement/déchargement existants, ainsi que les conditions et modalités de celle- ci,
- Identifier les conditions pour la publication d’un appel à projets ou d’une consultation adaptée pour relancer effectivement la logistique fluviale sur Toulouse, à la suite des réponses à cet AMI.
Mixité des usages
L’AMI fournit les informations précises sur les possibilités offertes par le site principal de Lalande-Saint Sauveur (terrains disponibles, surfaces, équipements…), dont « par voie fluviale, l’accès se fait directement par le canal latéral à la Garonne via un quai, permettant de desservir l’ensemble des quais toulousains ».
Ce site se trouve « en entrée de ville et de la future ZFE », à proximité immédiate de la zone logistique nord de Toulouse (occupée par différents industriels, logisticiens et transporteurs) et du marché d'intérêt national à 900 mètres du quai de Lalande, ce qui en fait « une zone idéale pour la création d’une plateforme logistique de desserte du centre-ville toulousain ».
Le document précise que quatre quais toulousains « peuvent être envisagés pour développer une activité de logistique urbaine par voie fluviale ». Il s’agit du « port de l’embouchure » (où se croisent à la fois le canal latéral à la Garonne, le canal du Midi et le canal de Brienne relié à la Garonne), du quai du canal du Midi, du quai des Minimes, du « port Saint Sauveur ».
Toutefois, ils « ne seront pas privatisés et ne pourront servir que de halte temporaire (le temps d’effectuer les opérations de chargement et déchargement de marchandises). Aucun stationnement ne sera accepté sur ces quais, seul le site fluvial de Lalande servira de stationnement de nuit pour cette activité ».
Le texte ajoute : « Les quais du centre-ville sont actuellement utilisés par les riverains et pour les activités de tourisme (embarquement et débarquement de passagers) et plaisance. Toutefois leur utilisation pourrait devenir mixte avec l’implantation d’une activité logistique fluviale, sous-réserve que le schéma logistique prenne en compte la co-activité de ces quais, les aspects de sécurité sur les trottoirs et voies vertes, ainsi que les enjeux vis-à-vis de la circulation routière à proximité ».
Cette nécessité de prendre en compte une coexistence avec d’autres activités que la logistique et la mixité des usages concerne également le site de Lalande.
Les réponses à l’AMI doivent parvenir à VNF Sud-Ouest au plus tard pour le 30 octobre 2021. L’AMI est une première étape « pour tester la volonté des opérateurs économiques de développer une activité de logistique fluviale à Toulouse ». Le calendrier annoncé pour sa suite prévoit en décembre 2021 « le lancement d’un appel à projets ou d’une consultation adaptée » avec l’ambition début 2022 de parvenir à la sélection du lauréat.
