Tour d’horizon des travaux sur le réseau du bassin du Nord-Pas-de-Calais

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Aperçu des travaux dans le tunnel de Ruyaucourt du canal du Nord. 

Crédit photo VNF NPDC
Le deuxième semestre 2023 est marqué dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais par de nombreux travaux sur les infrastructures, dans la perspective de la liaison Seine-Escaut. Tour d’horizon des récentes interventions et des chantiers de plus grande ampleur.

La perspective de la liaison Seine-Escaut entraîne la réalisation de travaux sur le bassin du Nord-Pas-de-Calais afin que l’ensemble de l’itinéraire en France soit adapté pour la navigation des plus grands bateaux de plus de 4400 tonnes.

Depuis juin 2023, ce sont ainsi plusieurs chantiers de plus ou moins grande ampleur qui ont été conduits ou lancés. Ils s’inscrivent dans le programme d’investissement de Voies navigables de France sur ce bassin doté de 63 millions d’euros en 2023 (après 67 millions en 2022 et 58 millions en 2021).

L’écluse de Flandres permet de franchir une chute de 4 m et le passage de bateaux jusqu'à 3000 tonnes. Du 19 juin au 15 juillet 2023, un chômage a permis des opérations de maintenance de cet ouvrage situé sur le canal de Neufossé à Arques dans le Pas-de-Calais. Le remplissage et la vidange de son sas unique (144,60 m x 12 m) sont assurés au moyen de trois vantelles par vantail. Les dernières interventions remontent à 2006 (remplacement des portes de type secteur par des vantaux de type busqué) et 2016 (démontage de la porte intermédiaire et fabrication de vantaux de secours stockés sur le terre-plein rive droite).

Cette année 2023 a vu le remplacement de la porte amont (36 tonnes) par celle de secours. La porte mise à sec va pouvoir ainsi être restaurée ultérieurement.

Le chômage a permis les interventions suivantes : mise à sec et maintien à sec de l’écluse, équipement et modification des vantaux de secours, dépose des vantaux amont, restauration des pièces d’articulations supérieures et inférieures, modification des brimbales de vantelles sur les vantaux de secours, modification des circuits hydrauliques des vantelles, remplacement des étanchéités des vantaux, pose des vantaux de secours et remise en eau. Au préalable, il y a eu : la préparation des accès et aires de grutage, la fabrication des pièces d’articulations, la réalisation des réparations nécessaires sur la porte de secours.

Coût de l’opération : 600 000 euros TTC (maîtrise d’œuvre + travaux porte amont).

Des travaux analogues seront entrepris sur la porte aval en 2025.

L’écluse de Douai est située en ville (boulevard Albert 1er) sur le canal de dérivation de la Scarpe, lui-même sur l’axe à grand gabarit entre le futur canal Seine-Nord Europe, la métropole de Lille et le port de Dunkerque. Du 18 septembre à mi-octobre 2023, une première phase de travaux a été réalisée pour la restauration des vannes et les vantaux à l’amont et à l’aval de l’écluse. Une deuxième phase est prévue en 2024. Les travaux permettent de fiabiliser et sécuriser l’ouvrage, notamment pour une gestion efficace, tout au long de l’année, de la ressource en eau sur le bassin du Nord-Pas-de-Calais. Ils préparent aussi la téléconduite des écluses.

Coût de l’opération : 2,4 millions d’euros.

Le canal du Nord. Jusqu’à la mise en service du canal Seine-Nord Europe, le canal du Nord est un itinéraire essentiel du réseau du bassin (y compris pour la « fluvialisation » des chantiers de cette infrastructure nouvelle). Il a connu deux longues phases de travaux, une de trois semaines en 2022 (19 septembre au 7 octobre) et une de quatre semaines en 2023 (18 septembre au 13 octobre). La mise à sec des écluses a été l’occasion de procéder à des expertises et des travaux de maintenance sur les organes de manœuvre des écluses.

Coût de l’opération : plus de 2 millions d'euros sur l’ensemble de l’itinéraire.

Ces arrêts de navigation de longue durée seront les derniers avant la mise en service du canal Seine-Nord Europe, précise VNF. Des interventions de plus courte durée restent possibles.

L’écluse de Quesnoy-sur-Deûle. Après deux ans de travaux préparatoires, c’est un chantier de trois ans qui a commencé à l’été 2023 pour moderniser, allonger l’écluse de Quesnoy-sur-Deûle mais aussi réaliser des aménagements annexes. Il s’agit de « faire sauter le dernier verrou » non adapté au grand gabarit sur l’axe Deûle-Lys. Un premier temps fort de ce chantier a lieu en ce mois octobre 2023 avec un chômage de l’écluse de 3 semaines.

L’objectif de l’allongement est de doter le site d’une écluse d’une longueur homogène aux autres de l’itinéraire à grand gabarit qui mesurent toutes 144,6 mètres, contre 110 mètres pour celle de Quesnoy-sur-Deûle.

VNF veut aussi « réduire la vulnérabilité de l’écluse aux périodes d’étiage sévère : l’installation d’une station de pompage et un maintien en activité de la porte actuelle et préparée permettront des économies de consommation d’eau ». L’écluse sera également modernisée et préparée à la mise en téléconduite, ce qui nécessite une réhabilitation des bâtiments et du poste contrôle-commande.

L’écluse allongée et l’ensemble des ouvrages associés seront mis en service fin 2025.

Coût de l’opération : 43 millions d’euros.

La Deûle. Le recalibrage (c’est-à-dire élargissement et approfondissement pour permettre le passage de bateaux de 3000 tonnes au lieu de 1350 tonnes) de la Deûle entre Sequedin et la confluence Deûle-Lys à Deûlémont avance également. Le coût total en est de 63 millions d’euros répartis sur plusieurs années.

Condé-Pommeroeul. Un chantier est achevé ce deuxième semestre 2023, celui de la remise en navigation du canal transfrontalier de Condé-Pommeroeul. Engagée en 2016, cette opération atteint un coût de 77 millions d’euros. Elle améliore la connexion entre les réseaux belges, allemands et néerlandais, et réduit la durée globale du parcours. Il ne reste plus qu’à l’inaugurer.

Des travaux sur les deux ponts-canaux du canal de Saint Quentin

Réalisé entre 1810 et 1905, le canal de Saint Quentin connaît un trafic annuel de 500 à 600 bateaux de commerce ou de plaisance. Il compte deux ponts-canaux : l’un de Noyelles, l’autre de Saint Waast, dans le département du Nord. Comme tous les ponts canaux, ils permettent au canal de passer au-dessus d’une autre voie d’eau, en l’occurrence l’Escaut.

Les ponts-canaux de Noyelles et Saint Waast sont de ouvrages de maçonnerie constitués de deux sas. Ils sont situés à l’amont immédiat d’une écluse et permettent l’arrivée des bateaux dans l’écluse par l’amont en surplombant la rivière de l’Escaut. Ces deux ouvrages ont fait l’objet de travaux de réfection de l’étanchéité en 1935 et en 1995. Ils présentent de nombreuses infiltrations, fuites et suintements sur leurs parements entrainant des dégradations importantes de la maçonnerie et des structures métalliques en place.

VNF a entrepris des travaux de rénovation complète des deux ouvrages, inscrits au plan de relance 2021-2023 pour un montant total de 2,6 millions d’euros. Le démarrage du chantier, prévu en janvier 2023, a été reporté au printemps après la découverte de chauves-souris en hibernation dans les maçonneries de l’un des ouvrages. Un dispositif de bâche a été installé pour prévenir la nidification des oiseaux cavernicoles dans la maçonnerie au printemps.

Les travaux ont pu débuter à la mi-avril 2023 pour le pont-canal de Noyelles et en mai pour celui de Saint-Waast. Une phase de mise à sec des ouvrages, avec arrêt de la navigation sur le canal de 4 mois de mi-avril à mi-août 2023, a permis une reprise complète des parties d’ouvrage immergés et de régler les défauts d’étanchéité. Une autre phase de travaux (hors arrêt de navigation) porte sur les passerelles métalliques fortement corrodées et remplacées par des ouvrages en béton plus robustes, et sur les zones de maçonneries extérieures fortement impactées par les infiltrations.

 

 

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