Sur le Rhône, la navigation a repris après un mois d’interruption

Article réservé aux abonnés

Depuis mai 2022, le groupe Pradier est installé à Lyon et prévoit de faire transiter par le fleuve 270 000 tonnes de marchandises par an, soit 5 % du trafic actuel sur le Rhône. Ses flux ont été perturbé par le mouvement contre la réforme des retraites. 

Crédit photo P. Lemerle

Sur le Rhône, le mouvement de grève contre la réforme des retraites a perturbé les travaux programmés lors de la période de chômage, entraînant une interruption de la navigation beaucoup plus longue que prévue. Le groupe Pradier témoigne des difficultés rencontrées alors que la navigation est rétablie depuis le 10 avril.

Que s'est-il passé ? 

Sur le Rhône, la période de chômage annuel du Rhône devait se dérouler du 5 au 16 mars 2023 entre Lyon et la mer Méditerranée, pour l’entretien de manière préventive des 14 écluses à grand gabarit sur cet itinéraire.

Le programme établi pour ce chômage a été perturbé par le mouvement contre la réforme des retraites qui a empêché le bon déroulement des travaux. Deux écluses ne fonctionnaient plus : Vaugris et Bollène, ont témoigné des artisans-bateliers du Rhône.

Quelle conséquence ? 

La durée d’interruption de la navigation sur cette partie du Rhône a ainsi duré plus d’un mois. Outre les artisans-bateliers, cette situation a concerné les chargeurs. Parmi eux, le groupe Pradier, installé au port Edouard Herriot, témoigne des difficultés rencontrées. Maxime Cendre, directeur opérationnel, indique :

  • « Le mouvement de grève débuté le 16 mars a suivi la période de chômage du fleuve. Nous avions dimensionné notre stockage pour cette première période, mais pas pour plus longtemps. Le tout a cassé notre flux.
  • Les montées comme les descentes ont été arrêtées. Le chiffre d’affaires de Pradier Carrières a ainsi été fortement impacté. Nous avons dû trouver des solutions au niveau local pour approvisionner nos clients. Heureusement, nous avons pu compter sur un bon réseau de partenaires ».

Pour l’heure, le groupe Pradier n’a pas encore évalué les pertes de chiffres d’affaires liées à cette période.

Un exemple de flux aller-retour perturbé

Depuis mai 2022, le groupe Pradier est installé à Lyon. Il réalise sur une installation de 15 000 m2 quatre activités : du béton prêt à l’emploi, de la fabrication et de la vente de big blocs, de l’ensachage de granulats en big bags d’une tonne et la réception de matériaux inertes (déchets du bâtiment, de terrassement).

Via cette implantation, le carrier et producteur de matériaux a développé une logistique fluviale et circulaire complète. Des granulats remontent de la carrière de Mondragon (Vaucluse) vers Lyon. Dans l’autre sens, de la matière inerte est redescendue à destination du Millenaire, à Mondragon, pour être recyclée. La grève a contrarié ces flux.

Des pertes à évaluer

L’activité du groupe entre Mondragon et le Pontet s’est elle poursuivie sans difficulté. « Il y a eu un petit mouvement de grève, mais sans arrêt », précise Maxime Cendres.

Ce responsable se montre légèrement inquiet : « Pradier a investi dans le fluvial sur du long terme et on continue à croire dans cette solution. Cependant, on espère que cette période ne cassera pas la dynamique globale initiée récemment et que le fleuve restera un moyen important de faire du report modal ».

A terme, le groupe producteur de matériaux pour le BTP prévoit de faire transiter par le fleuve 270 000 tonnes de marchandises par an, soit 5 % du trafic actuel.

La CNR a finalement pu réaliser les opérations de « débatardage » et de remise en eau nécessaires pour la remise en route des écluses durant le week-end de Pâques. L’écluse de Bollène était opérationnelle le 8 avril et celle de Vaugris a suivi le 10.

Infrastructures

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15