Entre Atlantique et Méditerranée, le département de l’Aude aménage les berges du canal du Midi pour accueillir chaque année 300 000 touristes, adeptes de la « petite reine ». Un chantier qui comprend plusieurs étapes dont la reconstruction des berges, la réalisation d’une véloroute et la replantation des arbres.
Dans le cadre de son schéma départemental du vélo, le département de l’Aude vient d’ouvrir 25 km de véloroute sur les berges du canal du Midi, en mauvais état suite à l’abattage des platanes, atteints par le chancre coloré. Sur les 25 km de véloroute, 12 km de berges ont été rénovées et 984 arbres ont été plantés.
Entre les communes d’Argens et d’Argeliers, le temps du chantier, un pluri-conventionnement avec la direction territoriale de VNF Sud-Ouest (DTSO) a octroyé au département une délégation de maitrise d’ouvrage pour :
- La reconstruction des berges avec des bandes de coco et des plantes hélophytes (qui se développent dans les substrats gorgés d’eau).
- La replantation des berges.
- La réalisation de la véloroute en stabilisé liant hydraulique (sable compacté et de résine légère).
- L’installation d’une signalétique directionnelle conforme à la charte de l’itinéraire « canal des Deux Mers à vélo ».
Après le chantier, par une superposition d’affectations, l’autorisation de circulation et l’entretien de la piste restent à la charge du département alors que VNF SO reprend l’entretien des berges.
Ces travaux, d’un montant de près de 7,4 millions d’euros, ont été cofinancés par l’Etat (13,61 %), le département (24,32 %), la région (24,05 %) et VNF (38,02 %).
300 000 passages en 2021
Le canal du Midi fait partie du grand itinéraire « le canal des deux Mers à vélo », inscrit au schéma national du vélo, et reliant l’océan Atlantique à la mer Méditerranée depuis Royan, en Nouvelle-Aquitaine, jusqu’à Sète, en Occitanie.
Le chemin de halage, en Haute-Garonne, à partir de Toulouse, a été goudronné avant le classement Unesco du canal du Midi (1996), un revêtement interdit aujourd’hui.
La piste cyclable audoise, forte de 300 000 passages comptabilisés en 2021, reste une des parties les plus fréquentées et, jusqu’ici, la moins praticable de l’itinéraire.
Sur les 100 km entre le seuil de Naurouze, limite de la Haute-Garonne, à Homps, dans l’Aude, 90 km du chemin de halage sont remis en « cyclabilité » avec des graves compactés (graviers).
La piste devrait être terminée avant l’été si les travaux de replantations peuvent se dérouler au mieux.
Le budget de rénovation des berges de Homps à Naurouze, s’élève à près de 1,9 millions d’euros et fait l’objet du même co-financement que la véloroute : Etat, région, département, VNF.
Une étude de fréquentation
Le comité d’itinéraire interdépartemental (7 départements) est chargé de la valorisation et de la communication touristique.
Dans l’Aude, l’agence départementale de tourisme (ADT) assurera la labellisation des accueils touristiques. Pour mieux cibler le développement de ce tourisme « fluvestre », l’ADT a lancé une étude de fréquentation sur les visiteurs, les temps de voyage et les types de lieux visités.
« Actuellement, la fréquentation est fluctuante, elle dépend beaucoup de la chaleur l’été », précise Pascal Roca, responsable du service aménagement et des mobilités douces au département de l’Aude.
L’amélioration des aménagements et de l’accueil contribueront à rendre l’itinéraire plus fiable et accessible au plus grand nombre.