Après un été 2022 très sec, un hiver et un printemps manquant de précipitations, l’été 2023 a pourtant connu peu de restrictions de navigation. Trois questions à Guy Rouas, expert « eau » auprès du directeur général de Voies navigables de France.
Quel premier bilan pouvez-vous tirer de la saison estivale en ce qui concerne la situation hydraulique ?
Guy Rouas : Avant l’été, la situation initiale était relativement inquiétante, mais on s’y était préparés. Aujourd’hui, la saison n’est pas encore finie, et l’arrière-saison s’annonce très chaude avec une canicule début septembre. En début et milieu d’été, cependant, des pluies assez fortes sur l’Est, le Centre et même le Sud de la France, que l’on a su gérer, ont permis de reconstituer au fil de l’eau nos ressources. L’été 2023, globalement, a été moins sensible que celui de 2022. Il y a même eu dans le Nord un petit moment de crue, ce qui était surprenant.
Comment s’annoncent les mois à venir ?
Guy Rouas : Malgré les pluies estivales, des difficultés structurelles demeurent car les nappes restent basses. Nous restons vigilants. Il faut espérer un hiver pluvieux. Des mesures préfectorales de vigilances sont encore en vigueur, avec par exemple des abaissements de mouillage ou encore des regroupements de bateaux pour le passage des écluses.
Quels secteurs sont concernés par ces restrictions ?
Guy Rouas : Le canal des Vosges, dans sa partie centrale, est fermé car le barrage-réservoir de Bouzey est en travaux, ce qui a rendu l’alimentation du canal en eau difficile cet été. Le canal entre Champagne et Bourgogne est soumis à un abaissement de mouillage. Il avait aussi été fermé cet été dans sa partie centrale, aujourd’hui rouverte à la navigation.
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