Dynamisme retrouvée
L’arrivée de Metrans, filiale du gestionnaire des terminaux de Hambourg HHLA, en 2019 a permis à Königs-Wusterhausen d’inverser la tendance, avec l’arrivée des premiers trains fin 2019. Depuis avril 2021, Metrans dispose de son propre terminal. Un deuxième, permettant le déchargement en parallèle de deux trains, est en cours de planification. Le projet de 45 000 mètres carrés, d’un montant de 15 à 20 millions d’euros, doit être inauguré en 2023. Déjà, deux départs de train ont lieu chaque nuit, la plupart pour Leipzig, Prague et Hambourg. En 2020, le volume a atteint 15 000 EVP. Michael Fiedler attend pour 2021 un doublement, « sans Tesla ».
Le constructeur californien de voitures électriques pourrait, en effet, permettre à Lutra de passer à la vitesse supérieure. Königs-Wusterhausen est situé à 18 km de la nouvelle giga-usine du groupe au sud-est de Berlin et relié par l’autoroute A10 au site du constructeur à Grünheide. L’usine Tesla, située sur l’axe ferroviaire Berlin/Francfort-sur-l’Oder, pourrait se heurter rapidement à la saturation de la ligne, qui ne dispose que de six slots libres par jour. Tesla, dont la production sur place doit atteindre 10 000 véhicules par jour, selon les plans de son chef Elon Musk, devrait rapidement avoir besoin de 200 conteneurs par jour, selon les calculs de Lutra.
Mais même sans Tesla, le port de Königs-Wusterhausen semble avoir de belles perspectives. « Nous misons sur un taux de croissance de 10 à 15 % par an », assure Michael Fiedler, qui a renoué avec les bénéfices en 2020. 500 000 tonnes de marchandises en vrac transitent chaque année par le port et 200 000 par le rail. Le potentiel de développement des charges lourdes est jugé élevé, tandis que celui des conteneurs est compliqué par le niveau trop bas d’un pont du sud de Berlin, qui interdit le passage des transports de conteneurs à vide sur deux étages.