Au Havre, les projets prioritaires d’investissements d’ici à 5 ans concerne le parachèvement de Port 2000 mais pas son accès fluvial direct sur lequel le planning reste vague compte tenu de la longueur des procédures administratives pour ce dossier.
Le Conseil de surveillance du Grand port maritime du Havre (GPMH), réuni le 29 juin 2018, a confirmé le programme d’investissements pluriannuel destiné à développer le port dans les prochaines années. Ce plan d’un montant de 500 M € a été voté à l’unanimité lors d’une séance plénière présidée par Emmanuèle Perron. Côté Conseil de développement, son président, Jean-Louis Le Yondre, se félicite de cette décision : « La consultation la plus large possible a permis à chacun de s’exprimer en toute rigueur et en toute objectivité. Et nous nous réjouissons que ce programme réalisable et finançable ait rencontré un véritable consensus sur l’ensemble de la place portuaire. Il permet de relancer les investissements nécessaires à la poursuite du développement du premier port français pour le commerce extérieur ».
Deux axes principaux
Le programme qui a été validé s’articule autour de deux axes principaux, des investissements de développement à hauteur de 500 M € et des investissements d’entretien et de modernisation du patrimoine existant soit 110 M € sur cinq ans. Comme l’a souligné Emmanuèle Perron, la priorité a été donnée dans le très court terme au parachèvement de Port 2000. Il s’agit de réaliser les postes 11 et 12 qui devraient concourir à développer encore plus le trafic maritime. La présidente du Conseil de surveillance a qualifié de « vitaux » ces travaux d’un montant de 150 M €. Le chantier devrait démarrer rapidement. La pose de la première pierre pourrait intervenir dès juillet 2019. Hervé Martel, le directeur général d’Haropa Port du Havre, indique au passage que le processus de sélection des opérateurs pour l’attribution des deux postes a déjà été lancé. Des candidats ont d’ores et déjà postulé. « La procédure se poursuit. Les choses devraient aboutir en juin 2019. Les candidats retenus devront s’engager sur des volumes de trafics. Ce projet d’aménagement des postes 11 et 12 sur Port 2000 a une forte dimension multimodale », confie le responsable. Emmanuèle Perron explique que les projets qui figurent dans le programme d’investissements pluriannuel n’ont pas tous les mêmes degrés de maturité. « Il y a des calendriers à respecter. Ce projet d’aménagement des postes de Port 2000 est administrativement et techniquement prêt », explique la présidente du Conseil de surveillance. Pour les responsables, ce projet serait susceptible d’emporter l’adhésion de l’Europe dans le cadre d’un cofinancement. Le financement des travaux est aujourd’hui couvert par les engagements du CPIER (contrat de plan interrégional Etat/Régions).Autre priorité pour l’instance du Grand port maritime du Havre, l’accès fluvial direct à Port 2000 avec un projet de chatière. Cet accès devrait contribuer à évacuer les conteneurs par voie d’eau et complétera les solutions actuelles fluviales. Ce nouveau circuit de desserte fluviale qui nécessite une enquête publique devrait avoir un coût de 125 M €. Là encore, l’Europe pourrait y contribuer financièrement au titre du parachèvement de Port 2000 à hauteur de 20 % du montant des travaux. La direction du port est restée vague sur le planning de réalisation de la chatière. Il n’est pas certain que cette infrastructure soit réalisée dans les 5 ans.
Priorité aux projets déjà bien engagés
Le Conseil de surveillance a également souhaité valider d’autres projets comme l’extension du terminal roulier du Havre (33M€), la sécurisation route-fer (35M€), l’aménagement des parcs logistiques (15M€) ou encore le réaménagement des terminaux Nord (85 M €). Il a également souhaité soutenir et accélérer l’implantation de la filière de l’éolien offshore au Havre. Le directoire est ainsi autorisé à lancer les travaux d’aménagement du quai Johannès Couvert. Ces travaux qui devraient commencer dès cet été 2018 permettront à Siemens Gamesa de démarrer la construction d’usines de pales et de nacelles. « Un protocole de financement a été signé en 2014. Sur ce dossier, le port du Havre a toujours été dans les starting blocks », complète Hervé Martel. L’Etat s’est ainsi engagé à hauteur de 28 M€, la Région (9 M€), la communauté d’agglomération havraise (6 M€), la ville du Havre (2 M €) et la chambre de commerce et d’industrie Seine Estuaire (0,1 M €). Le port du Havre lui, participe à hauteur de 12,3 M €.