Au programme donc : réparation d’écluses datant de l'époque industrielle, création de ponts ou dragages en pagaille. « Nous avons une approche différente pour chacun [de ces canaux], explique la directrice générale de Scottish Canals, Catherine Topley. Il y a vingt ou trente ans, ceux-ci étaient vraiment dans un mauvais état. Les gens venaient, par exemple, y jeter leurs ordures ».
Un temps délaissé, symbole d'une désindustrialisation rampante, l'impulsion donnée par le gouvernement de l'époque aurait ensuite permis de « revigorer le réseau fluvial ». Désormais, il s'agit donc de l'entretenir.
Pour Scottish Canals, l'une des difficultés majeure a été cette fois-ci la gestion des conséquences du Covid-19. Avec la mise en place d'un confinement strict début janvier 2021 et de nombreux cas à travers tout le Royaume-Uni, les restrictions ont bouleversé l'organisation de nombreux chantiers. Pour Catherine Topley, il s'agissait surtout « d’assurer la sécurité des équipes ».
Un enjeu économique pour les Highlands
Une nécessité pour mener à bien l'importante rénovation du canal Calédonien (4 millions de livres), situé dans la région des Highlands, au nord du pays. « Celui-ci est utilisé majoritairement pour le transport de passagers », détaille Catherine Topley. Comme par exemple pour visiter le fameux Loch Ness. Scottish Canals l'assure en effet à longueur de communiqués, ce canal « contribue de manière importante à l'économie locale » et notamment au tourisme.
Un constat partagé par l'universitaire Andrew McKean. Dans une étude parue en 2017, celui-ci revient sur l'évolution du réseau fluvial écossais ces dernières années par le biais de deux lieux phare de la région : les imposantes sculptures à tête de cheval, les Kelpies, ainsi que la roue de Falkirk, un ascenseur à bateaux rotatif hors du commun. « Le changement de perception et d'attitude à l'égard des voies navigables d'Écosse a créé une base pour un investissement supplémentaire, le développement du tourisme et une augmentation des activités de loisirs », selon l'étude.
La rénovation de ces canaux s'avère donc aujourd'hui vitale pour un secteur important de l'économie du pays, durement touché par la pandémie et représentant environ 5 % du PIB. Le déconfinement, à partir d’avril 2021, coïncide avec l'achèvement des travaux et le retour tant attendu des touristes. Avec l'espoir que ceux-ci puissent, à nouveau, se balader cet été sur le long des berges écossaises.