Le trafic ferroviaire interrompu « une petite année » entre la France et l’Italie

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L’information est venue du préfet de Savoie et a douché les espoirs de reprise du trafic ferroviaire de fret dans les prochaines semaines sur la ligne Chambéry-Turin. Le délai annoncé s’élève désormais à « une petite année » suite à l’éboulement en vallée de la Maurienne. Un report sur la route est évident et la facture carbone s'annonce salée, a réagi le comité pour la transalpine. 

Dans la vallée de la Maurienne, en Savoie, à proximité de la commune de Saint-André, plus de 15 000 m3 de roches se sont détachés d’une falaise à la fin août 2023.

Si les conséquences sur la partie autoroutière (A43), passant en contrebas, ont été fortes, le trafic des véhicules a toutefois pu reprendre le 9 septembre.

Sécuriser la falaise. Il n’en va pas de même pour le trafic sur la voie ferrée de la ligne Chambéry-Turin sur laquelle les dégâts sont importants et commencent tout juste à être évalués de manière plus précise. « Nous avons toujours indiqué qu’il faudrait attendre la fin du mois de septembre pour avoir des perspectives plus précises de rétablissement de l’infrastructure », a souligné SNCF Réseau, lors d’une conférence de presse le 29 septembre.

Avant de lancer les travaux sur la partie ferroviaire, il faut s'occuper d'environ 3500 à 5000 mètres cubes de roches fragilisées. Elles doivent être retirés de la falaise par des travaux impliquant des « purges hydrauliques » et l'utilisation d'explosifs.

Allongement du délai. L’interruption de la circulation des trains (de fret comme de voyageurs) a d’abord été annoncée « pour quelques jours » ensuite pour « plusieurs semaines » puis « deux mois ». C’est désormais un délai « d’une petite année » qui a été divulguée par le préfet de Savoie lors du point de presse du 29 septembre, en se fondant sur le meilleur des scénarios.

Réaction. « Cette annonce a l’effet d’un coup de tonnerre, a réagi le comité pour la transalpine. La ligne ferroviaire entre la France et l’Italie par la vallée de la Maurienne ne sera pas remise en service… avant l’été 2024 ! Les dégâts, et la durée des nécessaires réparations, sont donc bien plus importants que prévu ».

170 trains de fret. « Les conséquences écologiques et économiques de la rupture durable du seul cordon ombilical ferroviaire reliant la France et l’Italie du nord sont à ce jour difficilement mesurables », poursuit le comité qui ajoute toutefois : « Elles seront à n’en pas douter très lourdes. Pendant près d’un an, les 170 trains de fret qui empruntent cette ligne chaque semaine vont devoir trouver d’autres solutions ».

Report sur la route. Selon le comité, « plutôt que de longs et coûteux détours ferroviaires par la Suisse, la majeure partie des flux devraient logiquement se tourner vers la route. Avec, à la clé, davantage de poids lourds sur les autoroutes alpines déjà bien chargées et une facture carbone qui s’annonce salée ».

Un marché attribué pour la liaison Lyon-Turin

Le comité pour la transalpine en profite pour rappeler l’intérêt de « la réalisation de la liaison ferroviaire à haute capacité fret et voyageurs Lyon-Turin » qui est sa raison d’être.

Concernant ce projet ferroviaire Lyon-Turin, TELT, promoteur public bi-national en charge de la réalisation et de l’exploitation de la section transfrontalière de cette future liaison, a d’ailleurs annoncé le 4 octobre 2023 l’attribution du marché de valorisation des matériaux d’excavation du versant français du tunnel de base du Mont Cenis (« lot 11 ») à un groupement d’industriels dont le mandataire est Eurovia Alpes.

30 millions de tonnes de matériaux extraits à valoriser. Le contrat, d’un montant de 799,7 millions d’euros, porte sur l’industrialisation du système qui vise à gérer 30 millions de tonnes extraites en France, « dans une logique de développement durable et d’économie circulaire ».

Plus de 50% des 30 millions de tonnes de matériaux seront d’abord réutilisés sur les mêmes chantiers de la section internationale du Lyon-Turin.

Pour ceux qui ne seront pas remployés sur ce chantier, la volonté est de favoriser le plus que possible leur réutilisation. Grâce à un accord signé, il va devenir possible de réutiliser les matériaux excavés au-delà des frontières nationales.

Plusieurs emplois prévus. En fonction de leurs caractéristiques, ces matériaux vont pouvoir avoir des emplois et des destinations différents :

  • une partie sera traitée sur deux sites de valorisation (l’un à proximité de Saint-Jean-de-Maurienne et l’autre à Modane) où les roches seront utilisées dans le béton pour être réutilisées sur les chantiers de construction des tunnels de base.
  • une autre partie sera utilisée sur le chantier de construction des nouvelles voies dans le bassin de Saint-Jean-de-Maurienne, où les remblais ferroviaires seront réalisés.

Les matériaux qui ne pourront pas être réutilisés dans la section internationale de la ligne nouvelle seront tout de même valorisés et dirigés vers des sites de stockage autorisés ou d’anciennes carrières à restaurer.

 

 

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