Depuis janvier 2015, Contargo exploite Escaut Valenciennes Terminal, un nouveau port à conteneurs situé sur les communes de Saint-Saulve et Bruay-sur-l’Escaut, immédiatement en aval de Valenciennes. Le terminal de Prouvy, situé en amont de Valenciennes et exploité par Contargo pendant vingt ans, a fermé définitivement ses portes en janvier 2017.
Avec 7 à 9 bateaux par semaine pour Anvers et Rotterdam, ports situés respectivement à 24 et 36 h de navigation, le terminal de Bruay-Saint-Saulve a rapidement vu croître ses trafics, pour dépasser 76 000 EVP en 2017. Les 300 m de quai et 20 000 m² de terre-plein permettant de stocker 2 300 EVP arrivant à saturation, une extension a été décidée. Tout d’abord, au nord du terminal actuel, avec l’aménagement d’un parc à conteneurs vides, achevé en septembre 2017. Valenciennes Escaut Terminal est en effet dépôt de vide pour tous les armateurs européens et japonais.
Une nouvelle phase d’agrandissement est désormais enclenchée, qui devrait porter la capacité théorique annuelle du site à 140 000 EVP, contre 85 000 actuellement. Cette extension sud, dont les travaux doivent commencer en septembre 2018, augmentera de 17 000 m² le terre-plein du terminal, qui sera en outre doté de 200 m de quai supplémentaires pour la création d’un deuxième poste à quai. Les rails du portique seront prolongés, pour que le portique puisse servir les deux postes à quai. Dans un second temps, un deuxième portique sera mis en service. Cet investissement dans le portique, comme l’aménagement du quai et du terre-plein, ne relève pas de Contargo mais de Docks Seine-Nord Europe Escaut, le syndicat mixte regroupant la métropole de Valenciennes et la CCI Grand-Hainaut, qui a confié à Contargo l’exploitation du terminal. L’extension représente un investissement de 8,5 M€, auxquels participent l’État et la région à hauteur de 15 % chacun, le fonds européen Feder pour 40 % et Docks Seine-Nord Europe Escaut pour 30 %.
Faire face à l’augmentation de trafic
Les travaux d’agrandissement du terminal devraient en théorie être terminés à l’automne 2019. Prudemment, Contargo ne prévoit cependant une mise en service qu’au printemps 2020, tenant compte des éventuels aléas du chantier. D’ici là, une bonne gestion du stockage des conteneurs et une manutention efficace devraient permettre d’absorber l’augmentation attendue des trafics, qu’ils concernent le sucre, dont Tereos exporte 400 conteneurs par semaine, ou les voitures CKD, exportées par Gefco pour PSA vers l’Uruguay et bientôt le Vietnam.
« Contargo étant un groupe allemand, ce terminal est exploité à l’allemande, pour réduire le nombre de manutention, explique Gilbert Bredel, directeur de Contargo North France. À l’export, les camions déposent directement les conteneurs sous le portique, et restent seulement 10 à 15 minutes sur le terminal. À l’import, nous laissons le plus possible de stock sous le portique ; seuls les conteneurs qui restent plusieurs jours sur le terminal sont repris au reach et stockés à l’arrière. »
Chaque jour, 400 mouvements sont réalisés par une équipe de quatre personnes, le portique atteignant une cadence de 20 à 30 mouvement par heure, tandis que les conteneurs vides sont chargés ou déchargés au reach avec 45 mouvements par heure. Ouvert 5 jours sur 7 de 6h à 20h, le site monte en puissance lors de la campagne sucrière, pour ouvrir 24 heures sur 24 et six jours sur sept. Des horaires qui seront bientôt adoptés toute l’année, à la demande de clients toujours plus nombreux.