Le rééquilibrage ou restauration de la Loire a commencé en 2021 pour une période de 5 ans avec des phases de chantier concernant successivement trois secteurs :
- entre Montjean-sur-Loire et Ingrandes-Le Fresne-sur Loire (dit secteur A),
- entre Anetz et Ancenis (dit secteur B),
- Bellevue, sur les communes de Sainte-Luce-sur-Loire et Saint-Julien-de-Courcelles (dit secteur C).
Les travaux consistent à l’abaissement, à la réduction ou à la suppression des « épis » de navigation pour redonner de la mobilité au chenal d’étiage et libérer les sédiments afin qu’ils se déposent là où le lit du fleuve s’est trop creusé.
Un fleuve très aménagé. Ce fleuve (comme d’autres en France) est depuis longtemps aménagé par l’homme pour exploiter ses ressources et améliorer sa navigabilité. Les aménagements ont entrainé, entre Nantes et les Ponts-de-Cé, l’enfoncement du lit du fleuve, avec des conséquences dommageables sur le fonctionnement et la morphologie du fleuve lui-même et des impacts multiples sur les milieux naturels et la biodiversité.
Des « levées » et des « épis ». Si la Loire n’a pas de barrages de navigation ni d’écluses, son cours est enserré par des « levées », c’est-à-dire des digues construites à la fois pour éviter les inondations dans son lit majeur et pour conserver l’eau dans son lit mineur afin de favoriser la navigation. C’est entre ces levées que les épis ont été construits, afin de resserrer encore le cours de la Loire lors des périodes de basses eaux pour concentrer le flux. Les épis sont des ouvrages en enrochement, construits dans le lit de la Loire, transversalement au courant, qui ont été installés pour concentrer le flux d’eau et favoriser la navigation en augmentant le mouillage.
Laisser se déposer le sable. Il y a plus de 700 épis de navigation sur la Loire navigable gérée par Voies navigables de France (VNF), d’Angers à Nantes. En concentrant et accélérant le cours de la Loire, ils ont conduit le fleuve à creuser son lit. Un mouvement amplifié par les importantes extractions de sable opérées au cours du XXe siècle. Malgré cela, le mouillage est inférieur à 60 cm à l’étiage. Les épis ne permettent donc pas de maintenir de de bonnes conditions de navigation, alors que c’était le but recherché lors de leur installation.
Les travaux suppriment certains épis, diminuent la hauteur d’autres pour redonner de la mobilité au chenal d’étiage. Cela doit permettre à la Loire de charrier à nouveau du sable, qui va se déposer dans le fond du lit principal. Les bras secondaires fermés par des enrochements seront rouverts. Leur remise en eau aura un effet environnemental important, restaurant la biodiversité du fleuve.
Trois phases de travaux. Après avoir réalisé les travaux du premier secteur entre les communes de Montjean-sur-Loire et Ingrandes-Le-Fresne-sur-Loire, les équipes du groupement composé de Charier et Guintoli pour les travaux terrestres et de CDES pour les travaux fluviaux, ont démarré le chantier du secteur B sur les 10 kilomètres entre Anetz et Ancenis.
Sur ce secteur B, les travaux se déroulent en différentes phases sur deux saisons :
- Phase 1 : création des accès pour atteindre les 10 groupes d’épis concernés.
- Phase 2 : raccourcissement, remodelage ou suppression des épis. Les enrochements qui les composent seront criblés pour être réutilisés sur ces mêmes épis. Les excédents pour les plus gros éléments d’enrochements criblés sont transférés sur le futur secteur C qui consistera à créer une digue sous-marine. Les excédents d’enrochements de taille moyenne seront revalorisés à proximité des travaux. Le sable contenu dans les épis retrouvera sa place au fond de la Loire.
- Phase 3 : durant la période hivernale, évacuation des plus gros éléments d’enrochements par voie fluviale.
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