Le 23 octobre 2018, l’inauguration du barrage de Vives-Eaux sur la Seine amont, après 4 ans de travaux, a rassemblé des représentants de l’Etat, de la région Ile-de-France, du département de Seine et Marne, des collectivités locales de Boissettes, Boissise-la-Bertrand, Boissise-le-Roi et Dammarie-les-Lys, de Voies navigables de France (VNF), de l’agence de l’eau Seine-Normandie, des acteurs socio-économiques.
D’un coût total de 40M€, le nouvel ouvrage remplace le précédent datant de 1928, qui était situé à 70m en amont et a été déconstruit au cours de l’été 2018. Il participe à deux des trois missions de Voies navigables de France (VNF) : le développement du transport fluvial et la gestion de la ressource en eau. Doté d’une technologie moderne avec trois vannes-clapets automatisés, le nouveau barrage de Vives-Eaux permet en effet d’assurer une gestion plus fine et plus fiable des niveaux d’eau pour mieux répondre aux besoins de la navigation de commerce et aux autres usages de la gestion de l’eau : soutien à l’étiage, production d’eau potable, usages industriels et agricoles, continuité écologique, activités touristiques et de loisirs, etc. Les barrages de navigation garantissent un niveau d’eau suffisant tout au long de l’année, y compris en période d’étiage, pour répondre aux enjeux de la navigation et de la gestion de la ressource en eau.
Chaque année, ce sont plus de 13 000 bateaux de commerce qui franchissent les écluses de Vives-Eaux, soit plus de 4 Mt de marchandises transportées sur la Seine entre Melun et Paris, principalement des céréales et des matériaux de construction. Sur l’ensemble de la Seine en amont de Paris, le fret fluvial représente plus de 7,5 Mt de marchandises. La Seine est un axe à fort potentiel de développement, porté notamment par les besoins des grands acteurs du monde des céréales, par le démarrage des travaux du Grand Paris Express et, plus largement, par la dynamique de développement de la région Ile-de-France. Entre 2013 et 2017, le trafic fluvial sur ce secteur en amont de Paris a progressé de 7 %.
Avec ce nouveau barrage, le réseau fluvial s’inscrit dans une nouvelle modernité mais aussi dans une nouvelle relation avec les riverains et le public avec la passerelle qui relie les deux rives. Sans oublier la dimension écologique avec la passe à poissons.
Le projet Bray-Nogent
Pour la préfète de Seine et Marne, Béatrice Abollivier, le nouveau barrage illustre la volonté de l’Etat et de la région Ile-de-France de développer le transport fluvial de marchandises, un mode de transport durable qui contribue à répondre aux enjeux de la transition écologique.
Dans son discours, elle a indiqué que « la fragilité des voies navigables est un constat partagé ». Des investissements sont nécessaires pour la régénération et la modernisation du réseau. Elle a rappelé le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) remis à la ministre des Transports le 1er février 2018 et les propositions pour dynamiser le fret fluvial sur le grand gabarit. Elle a cité le projet concernant la liaison Bray-Nogent qui « va bien nous occuper dans les mois à venir ». Il s’agit à long terme de mobiliser les ressources pour l’entretien des voies d’eau, de développer le transport fluvial pour diminuer le nombre de poids lourds sur les routes et la congestion, pour préserver l’environnement, atteindre les objectifs de réductions des gaz à effet de serre.