Le ministre allemand des Transports a annoncé, en octobre 2021, qu’il s’apprêtait à investir 200 millions d’euros de plus dans les voies fluviales d’ici la fin de l’année. Cette nouvelle a surpris en Allemagne, alors que le gouvernement d’Angela Merkel s’apprête à quitter la scène.
Les fonds supplémentaires proviennent d’excédents non dépensés du budget pour la construction des routes, et doivent être investis dans l’entretien et l’expansion des infrastructures.
« Les fonds vont servir, par exemple, à financer une optimisation des systèmes de chargement et déchargement dans le Bas-Rhin, à élargir les voies pour le passage des bateaux sur l’Elbe, ou améliorer le système de barrages sur le Main et le Lahn, a expliqué le ministre des Transports conservateur Andreas Scheuer. Ils serviront aussi à financer des projets de durabilité, comme les points d’approvisionnement en électricité le long des cours d’eau. On continue à travailler, on investit et on construit autant que possible. Avec 200 millions d’euros supplémentaires, on renforce les voies fluviales, qui sont bonnes pour l’environnement et aideront à réaliser nos objectifs climatiques ».
Les revendications des fédérations du secteur fluvial
En parallèle, les fédérations du secteur, BDB et BÖB (voir https://npi-magazine.com/thematiques/infrastructures/lallemagne-a-besoin-de-ports-interieurs-puissants-et-durables/) ont présenté leurs requêtes aux sociaux-démocrates, aux verts et aux libéraux qui négocient en ce moment même en vue de former le prochain gouvernement. Celui-ci, composé autour du social-démocrate Olaf Scholz, devrait entrer en fonction début décembre.
BDB et BÖB réclament le développement des infrastructures, la consolidation des ports intérieurs comme nœuds de communications trimodales, l’amélioration de la compétitivité du fluvial et la numérisation des flux, des ports et des voies navigables.
« L’Union européenne accorde à la navigation intérieure un rôle primordial pour décarboner les transports », soulignent les deux fédérations.
« Pour atteindre l’objectif d’une augmentation de 50 % des transports par les voies navigables d’ici 2050, le gouvernement doit faire de l’assainissement et du développement des fleuves et des canaux l’une de ses priorités, en termes d’investissement comme de moyens humains, précise le président du BDB Martin Staats. Le secteur aura en outre besoin de subventions d’un montant conséquent pour le développement de bateaux propres car les acteurs du secteur ne peuvent, à eux seuls, financer la modernisation ou le renouvellement de leur flotte ».