Des financements précisés pour la relance du fret ferroviaire

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Dans les Pyrénées orientales, la relance du fret ferroviaire a été au cœur des priorités du gouvernement le 22 octobre 2021 avec la signature de quatre conventions de financement, des précisions sur les montants alloués dans le cadre d’un plan d’investissement global à d’autres actions comme l’intermodalité entre le rail et la voie d’eau dans les ports intérieurs et maritimes.

Dans les Pyrénées orientales, la relance du fret ferroviaire avec l’objectif d’un doublement de sa part modale d’ici 2030 (soit 18 % au lieu de 9 %) et les financements associés a été au cœur des priorités du gouvernement le 22 octobre 2021 avec la présence du Premier ministre et de deux ministres, celui des transports et celui de l’agriculture.

Au terminal d’autoroute ferroviaire du Boulou, quatre conventions de financement ont été signées entre l’Etat et SNCF Réseau d’un montant total de près de 50 millions d’euros en faveur du fret ferroviaire.

« Elles s’inscrivent dans le plan d’investissement pour le fret ferroviaire, annoncé en juillet 2020 dans le cadre de France Relance », relève l’alliance 4F pour « Fret Ferroviaire Français du Futur ». Elles font suite également à la stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire révélée le 13 septembre 2021 lors de la SITL et par laquelle le gouvernement a fait sien l’objectif de 4F de doubler d’ici 2030 la part du mode ferroviaire dans le transport de marchandises en France.

« Premières conventions de financement »

L’Alliance 4F « se réjouit de la signature de ces premières conventions de financement. Elles ouvrent la voie à l’amélioration du réseau, condition première de la reconquête du fret ferroviaire français. Nous saluons la mobilisation de l’Etat et de SNCF Réseau pour cette première étape significative ».

Les quatre conventions signées le 22 octobre 2021 financent 4 points :

  • Accélérer la régénération des voies de service, sur l’ensemble du territoire national (projet d’un montant de 37 M€).
  • Répondre de manière plus réactive aux besoins des entreprises ferroviaires grâce, notamment, au développement d’un service digital d’automatisation de la commande de sillons de dernière minute (projet d’un montant de 7 M€).
  • Développer l’infrastructure du terminal ferroviaire du Boulou (financement d’une étude à hauteur de 1,5 M€) vers la ligne internationale Perpignan-Figueras, pour augmenter les trafics de fret à destination de l’Espagne, qui reposent encore majoritairement sur la route.
  • Augmenter la capacité électrique du principal axe français (financement d’une étude à hauteur de 1,5 M€), entre Dijon et Lyon pour accueillir davantage de trains longs et lourds.

Améliorer l’accès ferroviaire des ports fluviaux et maritimes

Un dossier de presse diffusé à l’occasion du déplacement des trois membres du gouvernement dans les Pyrénées Orientales présente le plan d’investissement global pour la relance du fret ferroviaire.

Ce document rappelle d’abord le soutien à l’exploitation des services de fret ferroviaire et de transport combiné à hauteur de 170 M€ maintenu jusqu’à 2024, poursuivant ainsi une mesure mise en place en 2020.

Le document précise : « En additionnant les financements de l’État déjà prévus par la loi d’orientation des mobilités ainsi que les cofinancements attendus de l’Union européenne, des collectivités territoriales et de différents acteurs du fret ferroviaire, c’est au total une programmation d’opérations d’investissements de 1 milliard d’euros qui sont consacrée spécifiquement au fret ferroviaire ». Il s’y ajoute 210 M€ pour financer les surcoûts liés à une meilleure prise en compte par SNCF Réseau des circulations fret lors des travaux menés sur le réseau ferré et 140 M€ pour financer des projets des ports maritimes à vocation ferroviaire.

Le plan d’investissement pour le fret ferroviaire comprend 8 axes de travail, dont on peut, par exemple, relever l’axe 3 : « Afin de développer la complémentarité fer-fleuve, il convient d’améliorer l’accès ferroviaire des ports fluviaux afin d’en faire de véritables sites tri-modaux. En 2021, 6 opérations ont d’ores et déjà été retenues (dont une sur le port Edouard Herriot à Lyon, pour un montant de 7,5 M€ et une mise en service en 2024) pour un total de 15 M€, tandis que 17 autres opérations ultérieures ont été identifiées pour un montant de 36 M€ ».

L’axe 8 apporte des précisions sur les opérations ferroviaires à mener dans les 7 grands ports maritimes avec l’enveloppe de 140 M€ du volet portuaire de plan de relance pour financer 14 opérations. Il s’agit de « permettre aux autorités portuaires de s’engager dans la réalisation d’aménagements ferroviaires permettant d’accroître la part du fer dans le pré- et post- acheminement des flux de marchandises. Il s’agit de développer le maillage du réseau ferroviaire portuaire, d’augmenter la capacité d’accueil des trains, d’améliorer les embranchements avec les terminaux et de réduire le temps de chargement et déchargement des trains afin de fluidifier le passage portuaire du trafic massifié, qui est un des critères indispensables pour rendre le report modal attractif ».

Sur les 14 opérations annoncées, sont précisées celles concernant :

  • Pour Dunkerque : un projet permettant de faciliter et accélérer le chargement et déchargement des trains en allongeant la longueur des voies à proximité du terminal conteneur et d’éviter de couper les trains lors des opérations de manutention.
  • Pour Marseille : des aménagements ferroviaires à Mourepiane.
  • Pour Le Havre : une optimisation des interfaces ferroviaires sur Port 2000 (développement de voies ferroviaires sur l’espace portuaire, mise en place de portique ferroviaire).

L’ensemble des axes du plan d’investissement est détaillé dans le dossier de presse consultable sur le site Internet du ministère de l’Ecologie.

Bientôt une autoroute ferroviaire Le Boulou-Gennevilliers

Le déplacement des trois membres du gouvernement dans les Pyrénées Orientales a aussi marqué le redémarrage du « train des primeurs » depuis Perpignan jusqu’à Rungis, à l’arrêt depuis l’été 2019 et dont la relance avait été annoncée en juillet 2020.

De novembre à mi-juillet, ce train va circuler 5 jours par semaine à 140 km/h avec une capacité d’emport de 12 wagons, soit moitié moins qu’auparavant, et dans lesquels sont directement placés des palettes. L’appel à manifestation d’intérêt pour la reprise de l’exploitation du service ferroviaire entre Perpignan et Rungis pour des acheminements de produits frais et de primeurs sous température dirigée a été remporté par Rail Logistics Europe (filiale de fret ferroviaire de la SNCF) et le transporteur Primever avec une convention courant jusqu'à fin 2024. Cette solution reçoit une subvention de 14 millions d'euros sur la durée de la convention, indique Matignon.

Concernant l’autre partie du projet retenu de Rail Logistics Europe, qui est la mise en place d’une liaison nouvelle de transport combiné entre Le Boulou et le port de Gennevilliers, le service devrait démarrer d’ici la fin de l’année, selon Jean Castex dans son discours à Perpignan. L’exploitation en est confiée à VIIA, autre filiale de la SNCF.

Cette offre se veut complémentaire au train conventionnel et doit permettre d’attirer des chargeurs sur cette liaison pour acheminer des produits plus variés que des produits sous température dirigée et de charger du fret aussi dans le sens retour (Gennevilliers-Le Boulou), alors que le « train des primeurs » retourne à vide entre Rungis et Perpignan.

Enfin, à partir de 2025, l’idée est d’avoir une autoroute ferroviaire de Barcelone à Anvers avec des arrêts à Perpignan et à Rungis. Cela nécessite toutefois de construire un terminal adapté à Rungis sur le marché d’intérêt national (MIN).

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