Canal du Rhône à Sète : bilan de la concertation et perspectives

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Le bilan et les perspectives de la concertation sur le devenir du canal du Rhône à Sète ont été publiés mi-février 2021. Les échanges montrent l’importance de ce canal et du maintien de sa navigabilité pour les activités fluviales fret et tourisme ainsi que pour le port de Sète. Un consensus se dégage sur « un bateau-projet de largeur inférieure à 9,5 m et pouvant aller au maximum jusqu’à 1 800 t de chargement » et sur les priorités pour les années à venir. Le bilan et les perspectives de la concertation sur le devenir du canal du Rhône à Sète ont été établis par François Lalanne, préfet en charge de cette mission, et publiés sur le site de la préfecture d’Occitanie le 17 février 2021. Cette concertation, qui s’est déroulée de mi-octobre à fin novembre 2020, avait pour objectif « d'éclairer le gouvernement et le préfet d'AuvergneRhôneAlpes, coordonnateur du plan RhôneSaône, sur les décisions d'investissement à prendre d’ici 2027 » pour le devenir de ce canal 60 kilomètres, reliant le Petit-Rhône dans le Gard au port maritime de Sète dans l’Hérault. Un total d’une centaine de personnes a participé à la conférence de lancement de la concertation le 15 octobre 2020 puis aux quatre conférences thématiques (« élus » le 4 novembre, « environnement et territoire » le 6 novembre, « fret » le 10 novembre, « tourisme » le 20 novembre ». Plus de 240 personnes se sont exprimées sur le site de la consultation du public en ligne.

Maintenir la navigabilité du canal

Parmi les enseignements de la concertation : « Elle a mis en exergue un intérêt partagé pour le canal de Rhône à Sète qui constitue un élément de patrimoine commun susceptible de fédérer les communes et les territoires entre eux. Le canal présente également des caractéristiques environnementales particulières et des enjeux économiques significatifs. Il s'agit en particulier du fret fluvial entre le Rhône et le port de Sète, mais aussi des perspectives de développement du tourisme qui est apparu comme un axe de réflexion important. Les acteurs ont enfin manifesté leur souhait d’une gouvernance appropriée, permettant de les impliquer collectivement  dans une stratégie de développement territorial ».

Pour François Lalanne, dans la conclusion de la synthèse de la concertation : « Le consensus est de maintenir la navigabilité du canal sur un horizon a minima de 30 ans. Audelà, soit après 2050, l’horizon devient incertain en raison de l’impact du changement climatique sur le territoire. L’étude socio économique sur « Le port de commerce de Sète et le canal du Rhône à Sète : enjeux, freins et perspectives de développement du transport fluvial » réalisée en 2020 par See’Up et DSG consultants pour le port de Sète Sud de France et Voies navigables de France a révélé un vrai besoin économique justifié et partagé par tous (à horizon de 10 ans minimum) pour garantir une capacité de fret comprise entre 200 000 et 500 000 tonnes par an. Il est proposé de renoncer au précédent objectif de 1 000 000 t par an et d’envisager désormais de façon plus réaliste 500 000 t par an sur le prochain contrat de plan interrégional Etatrégions (CPIER) 2021 à 2027 ».

4 opérations entre 2021 et 2027

Le préfet poursuit : « Le choix entre les 5 gabarits a fait l’objet d’un début de convergence par le renoncement au haut de la classe 5 (1 800 à 3 000 t) et le choix d’une largeur maximale de 9,5 m. Dès lors, le choix principalement en discussion sur le fret, à isolargeur de 9,5 m se situe entre le haut de la classe 4 (1 000 à 1 500 t), et le bas de la classe 5 (1 500 t à 1 800 t) ».

Selon le document, « dans l’immédiat, concernant les investissements 2021 à 2027, quatre opérations pourraient faire consensus entre VNF et la région Occitanie » :

  • Surélever le pont de Carnon à la demande pressante des artisans-bateliers, 

  • Faire une première tranche de travaux urgents sur la berge Nord, 

  • Cofinancer la prochaine plateforme portuaire de Sète (1,4 millions de m3) qui accueillerait contractuellement les sédiments du canal du Rhône à Sète (0,5 million de m3) sur la période,  
  • Equiper le canal en équipements d’amarrage et d’appontement indispensables au standard d’un tourisme « fluvestre » de qualité (péniches de location). 


Concilier tourisme et fret

D’autre part, la concertation a permis, selon François Lalanne, un concensus sur les points suivants :

  • Développer le volet tourisme et proposer, à ce titre, que le prochain CPIER 2021 à 2027 intègre le canal sur toutes ses composantes, d’un point de vue fret fluvial comme fluvestre, en conciliant les deux usages commerce et tourisme.
  • Dans un premier temps, les travaux nécessaires pour améliorer les conditions d’accueil touristiques pourraient être définies et une stratégie marketing sur le tourisme fluvestre pourrait émerger.
  • Construire une gouvernance dédiée à la gestion partagée du canal sur le long terme, à travers un « contrat de canal » associant toutes les parties prenantes (bien au‐delà de VNF et du port de Sète), tant en investissement qu’en fonctionnement (enjeux du fret et du tourisme réunis). Un tel contrat nécessite aussi une véritable organisation collégiale et une implication des élus locaux en interdépartemental qui reste à bâtir. 

  • Développer le fret et la navigation pour le report modal depuis la route avec une ambition désormais plus modérée à 500 000 tonnes par an.
  • Concernant le fret et la navigation, les échanges s’accordent sur un bateau-projet de largeur inférieure à 9,5 m et pouvant aller au maximum jusqu’à 1 800 tonnes de chargement, avec une largeur de 9,5 m(maintenu) et un mouillage à 3 m (à garantir), avec une gestion adaptée des sédiments de dragage pour permettre le maintien d’un fret modéré. Ceci nécessite également une gestion adaptée des sédiments de dragage, dont une partie pourrait être stockée dans un nouveau casier du port de Sète‐

Parmi les réflexions à « définir et chiffrer rapidement : d’une part, les travaux urgents de maintien et l’amélioration à inscrire au plan de relance, d’autre part, les autres travaux, actions et études prioritaires à inscrire à la prochaine période contractuelle Étatrégion 20212027 ; les travaux à abandonner ; enfin, les travaux qui peuvent être reportés après 2027 ».

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