Canal Albert : le rehaussement des ponts se poursuit

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Le gouvernement flamand a donné son feu vert pour la reconstruction de huit ponts additionnels sur le canal Albert. L’investissement de 107 M€ cadre dans le programme visant à permettre une navigation conteneurisée avec quatre couches sur la principale voie d’eau en Flandre.

Le rehaussement des ponts sur le canal Albert se rapproche progressivement de sa dernière ligne droite. Des 62 ponts qui enjambent le canal, 34 ont déjà été rehaussés et 14 autres font actuellement l’objet de travaux en ce sens. Avec le nouveau pas décidé par le gouvernement flamand, la reconstruction de huit ponts additionnels, la barre des cinquante ponts sera largement dépassée.

Les travaux seront assurés par la société de projet Via T Albert dans le cadre d’un partenariat privé-public. Ils devraient être entièrement terminés d’ici la fin 2022. Via T Albert s’était déjà vu confier en 2017 une première série de sept ponts sous la forme d’un contrat de type DBFM (design, build, finance & maintain) qui englobe l’entretien sur une période de trente ans.

L’objectif du programme est « d’augmenter de 25 % la capacité de cette artère économique en veillant à ce que tous les ponts sur le canal soient portés à une hauteur minimale de 9,10 mètres au-dessus de l’eau ». Cette hauteur n’était souvent que de 7 mètres, limitant à trois couches la navigation conteneurisée. Les porte-conteneurs fluviaux pourront ainsi emporter une quatrième couche de conteneurs sur la totalité du trajet entre Anvers et Liège.

Cela renforcera l’attractivité et l’efficacité de la navigation intérieure, tout en améliorant le rendement des opérateurs fluviaux concernés. L’opération ouvre aussi plus largement la porte du canal Albert à la navigation fluvio-maritime avec des caboteurs à faible tirant d’air. Le rehaussement s’accompagne généralement d’un élargissement du passage sous le pont, ce qui fait sauter deux bouchons à la fois qui limitent la capacité opérationnelle du canal.

Standardisation poussée

Les huit nouveaux ponts seront tous d’un même type. De Vlaamse Waterweg, gestionnaire du réseau fluvial flamand, a opté pour une standardisation poussée. Cela permet à la fois de réduire les coûts de conception et d’accélérer la réalisation des différents maillons d’un programme de grande ampleur qui a débuté il y a une vingtaine d’années.

Les travaux ont parfois des prolongements importants sur les rives. Dans le cas du pont ferroviaire de Kuringen, par exemple, il faut adapter les voies d’accès sur une distance de près de 6 kilomètres pour absorber les deux mètres de rehaussement.

Les ponts en question dans le nouveau contrat sont échelonnés le long du canal. Pour réduire les conséquences des travaux sur le trafic routier, deux ponts voisins ne sont jamais en chantier en même temps et il est parfois opté pour la construction d’un nouveau pont à côté de l’ancien (qui peut alors rester en service plus longtemps). De même, les ponts sont généralement préassemblés avant d’être acheminés par la voie d’eau et installés à l’emplacement final.

Avec son trafic de quelque 40 Mt, le canal Albert est la voie d’eau la plus importante dans le réseau fluvial flamand. Situé sur l’axe majeur reliant le port d’Anvers à son hinterland belge et allemand, il permet de délester sensiblement des liaisons routières déjà confrontées à des problèmes structurels de congestion. Comme l’a souligné le ministre flamand de la Mobilité et des Travaux publics Ben Weyts, « Toute cargaison qui emprunte le canal Albert, ne doit plus passer sur les routes des provinces d’Anvers ou du Limbourg ».

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