Après huit mois de concertation avec la population, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, a présenté les grands axes du projet d’aménagement et d’embellissement des canaux de Toulouse, intitulé « Grand Parc Canal ». L'objectif est double : diminuer de 50 % l’espace consacré à la mobilité routière et « verdir » la ville.
Avec le plan guide du « Grand Parc Canal », dévoilé le 15 juin 2023 lors d’une réunion publique, les Toulousains ont pu découvrir les neuf sites retenus par l’agence de Jacqueline Osty, paysagiste en charge du projet, et les aménagements urbains et paysagers envisagés.
À l’horizon 2030, sur les 30 km de canaux qui traversent la métropole, Toulouse Agglomération ambitionne de réduire de 50 % l’espace consacré à la mobilité routière et de densifier les espaces naturels autour des 3396 arbres plantés sur les voies d’eau.
Une liste de neuf sites et un premier chantier
Les neuf sites choisis traversent 4 communes de l’agglomération toulousaine :
- Le km 0 des grands canaux : le port de l’Embouchure et le bassin des Filtres (VNF),
- Les trémies des Minimes,
- Le port Saint-Sauveur,
- Les cales de Radoub (VNF) et le boulevard Griffoul Dorval,
- L’écluse à Fenouillet,
- Lac du Bocage à Fenouillet,
- L’écluse de Lespinasse,
- La Pignole à Saint-Jory,
- Le parvis et l'écluse de Brienne Saint-Pierre.
Un premier chantier doit démarrer par l’aménagement de deux parvis piétons reliés par des jardins aux alentours de l’écluse Saint-Pierre qui sera restaurée avec la contribution de VNF. Pour cette première réalisation, la fin des travaux est prévue en 2025.
D’autres étapes sont attendues pour 2028 et 2030 mais la réalisation globale du Grand Parc Canal va s’étendre sur une longue période et plusieurs phases.
Une démarche participative
Pour identifier les attentes de la population, les Toulousains ont été invités à participer à huit réunions publiques et à près d’une vingtaine d’ateliers-balades dans les différents quartiers.
De nombreux riverains ont exprimé leurs envies « d’avoir les paysages des canaux se ramifier dans les quartiers » ou de « nouveaux espaces de vies pour de nouvelles activités ».
Cinq leviers d’actions ont été identifiés afin de faire des canaux des acteurs de la transition urbaine :
- Le « fil vert » ou « épaissir le corridor naturel » en étendant la surface arborée pour embellir et développer la biodiversité.
- Le « fil des mobilités » pour réduire la place de la voiture au profit des transports collectifs ou des mobilités douces.
- Le « collier de perle » pour revaloriser les sites et monuments majeurs historiques et patrimoniaux qui parcourent les trois canaux (en partenariat avec Voies navigables de France sur trois de leurs sites emblématiques).
- Le « fil des usages ». De nouveaux usages et de nouvelles ambiances seront inventés dans un souci de sécurité et de préservation de la nature.
- Le « fil de l’eau » ou l’impulsion dans ces nouveaux quartiers d’un développement économique sur la base de nouvelles activités fluviales ou « fluvestres », balades, tourisme.
Sortir de 40 ans d’urbanisation intense
Ce projet s’appuie sur une enquête qualitative et quantitative qui dresse un sombre tableau des voies d’eau toulousaines : « Depuis la fin des usages commerciaux et l’amplification des voies routières dans les années 1980, les canaux ont été malmenés. Ils sont devenus des espaces bruyants et des lieux de circulation ».
Mais les Toulousains ont conservé un grand attachement aux deux canaux inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, celui du Midi et celui de Brienne, ainsi que pour celui de Garonne qui les rejoint aux ponts Jumeaux. Si les habitants en ont fait des lieux de circulation dense, la métropole souhaite en faire demain « des lieux de destination ».
Le coût de l’étude du plan guide s’élève à 1 million d’euros avec une participation de 100 000 euros de VNF.
La réalisation du Grand Parc Canal est budgétisée à 11 millions d’euros avec une participation de VNF restant à définir.