Au Havre, un premier semestre 2024 marqué par le début des travaux de l’accès fluvial direct à Port 2000

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Crédit photo Haropa Port
Après l’arrêté préfectoral autorisant le chantier de la réalisation de l’accès fluvial direct à Port 2000 en juin 2023, la remise des offres des entreprises pour les travaux est annoncée pour le début de cette année 2024, dit Haropa Port. Les travaux devraient être lancés au cours du premier semestre et vont comprendre plusieurs étapes.

L’accès fluvial direct à Port 2000 au Havre, ou « chatière » pour reprendre le nom qui lui a longtemps été donnée, fait partie des « serpents de mer » en matière d’infrastructure portuaire et fluviale. Faut-il remonter à l’inauguration de Port 2000 en 2006 pour définir la durée depuis laquelle elle est attendue, soit 18 ans, le temps de parvenir à la majorité ou plutôt à maturité ? Ou faut-il juste se rappeler de la concertation publique menée en 2017-2018 suivi de l’étude d’impact avec enquête publique en décembre 2022 ? Sans compter, depuis cette dernière date, des recours qui ont différé son avancement.

Mais il semble que cette fois-ci, le projet soit bien proche du lancement des travaux, annoncé pour le premier semestre de cette année 2024, selon Haropa Port. L’arrêté préfectoral autorisant le chantier a été signé en juin 2023, une phase de consultation auprès des entreprises pour la réalisation des travaux a été lancée, « la remise des offres doit intervenir début 2024 », poursuit l’établissement portuaire. Il appartiendra à « l’entreprise sélectionnée de lancer les chantiers de construction de la digue et du chenal maritime protégé ».

Haropa Port détaille les différentes étapes à venir des travaux.

Une phase de préparation comprend :

  • L’Installation d’une base-vie « travaux », puis il y aura la préparation des pistes d’accès au chantier à l’extrémité ouest de Port 2000 et le long de la Compagnie industrielle maritime (CIM).
  • Une campagne de détection pyrotechnique devra être menée sur le site de la future « chatière » : « les sols qui seront dragués ne l’ont jamais été après les bombardements de la seconde guerre mondiale ». La détection sera assurée par un engin tirant un sonar pour repérer les anomalies magnétiques et les mettre à nu par les plongeurs missionnés. En cas de découverte d’un engin de guerre, les équipes de déminage prendront le relais afin de le neutraliser.
  • Des purges devront être réalisées le long du linéaire de la future digue. « Les campagnes géotechniques menées en 2016 et 2019 ont en effet montré qu’une importante couche de matériaux silteux (limon) était présente sous la future digue. Avec ces matériaux, qui ne possèdent pas des caractéristiques mécaniques suffisantes pour supporter la future digue, un dragage préalable de cette couche (représentant 760 000 m3 de matériaux) sera réalisé ».

Les travaux proprement dit. A l’issue de ces préparations, les travaux pour la construction de la digue et du chenal maritime protégé pourront commencer :

  • Il s’agira, d’abord, de constituer un soubassement de la future digue (c’est-à-dire la première couche) et donc, par des moyens nautiques (dragues, barges, chalands), de venir positionner des matériaux sablo-graveleux en partie basse de la digue. Ces matériaux seront issus de zones de stockage du port ou auront été dragués et valorisés depuis la zone d’implantation de l’accès direct.
  • En parallèle, une digue d’accès provisoire sera créée perpendiculairement à la Compagnie industrielle maritime (CIM) à partir, également, de matériaux stockés sur le port et réutilisés pour les besoins du chantier.

Depuis cette digue provisoire, les différentes couches de l’ouvrage seront réalisées par moyens terrestres (camions, pelles, …) sur deux fronts d’avancement vers le nord-ouest et vers le sud-est. Les engins terrestres seront chargés de déposer des matériaux (issus de carrières extérieures) permettant de constituer le noyau de la digue ; déposer ensuite des enrochements de plus en plus importants pour constituer les couches extérieures et carapaces de la digue.

La construction de la digue devra avancer de part et d’autre vers le nord-ouest et vers le sud-est. Il s’agira ensuite de réaliser les raccordements aux digues existantes et les ouvertures dans ces digues.

Afin de créer les passes d’entrée et de sortie de l’accès direct, les digues existantes seront ouvertes et démantelées, sur le linéaire nécessaire, par moyens nautiques et terrestres. Enfin, la digue sera raccordée aux digues existantes par le nord et le sud.

La digue installée provisoirement, et qui aura permis d’acheminer un certain nombre de matériaux par voie terrestre, sera ensuite démontée.

Concernant la création du chenal maritime, « un dragage est indispensable pour créer le mouillage (niveau d’eau) nécessaire à la circulation, quel que soit le temps, des bateaux fluviaux ».

Le site d’Octeville-sur-Mer accueillera la partie « immergeable » des sédiments de ces dragages (estimés à 1,8 million de m3). « La partie non-immergeable, identifiée à partir des campagnes géochimiques menées en 2016 et 2019, sera valorisée et participera au remblaiement de l’ancien bassin aux pétroles dans le cadre des travaux d’aménagement d’un futur terre-plein ».

Un entretien à long terme. Pour assurer le mouillage nécessaire des bateaux fluviaux et une circulation par tout temps, le futur chenal de l’accès direct devra être régulièrement dragué. « Comme aujourd’hui, les sédiments de dragage seront clapés tout au long de l’année sur le site de dépôt d’Octeville-sur-Mer. Ce volume complémentaire n’amène pas de dépassement du volume d’immersion annuel autorisé ».

Haropa Port ajoute : « Des rechargements ponctuels (évalués à environ 1000 tonnes par an) en enrochements des carapaces de la digue seront également nécessaires. Ceux-ci seront réalisés par des moyens nautiques, et éventuellement terrestres ».

Le chantier devrait durer entre 1 an et demi et 2 ans pour un coût total de 125 millions d’euros, un montant réparti entre la région Normandie (82,75 M€), l'Union européenne (24,9 M €), Haropa Port (13,75 M€), et l'Etat (3,6 M€).

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