Anvers était le seul des grands ports du range Nord européen à ne pas avoir connu de baisse de son trafic conteneurisé sur l’ensemble de l’année 2020, le port progressant de 1,4 % et dépassant les 12 millions d’EVP. Au premier trimestre 2021, le port belge accélère la cadence, traitant 3,1 millions d’EVP, soit 2,3 % de plus qu’au premier trimestre 2020. Pourtant, note l’autorité portuaire, « un certain nombre de défis opérationnels ont entravé l'exploitation des terminaux à conteneurs. Ainsi, la crise du coronavirus a entraîné des retards importants dans l'arrivée des porte-conteneurs. Les fortes intempéries hivernales de février 2021 ont eu un effet négatif supplémentaire sur la manutention des conteneurs et les conséquences se sont encore fait sentir en mars ».
Pour les marchandises diverses, ce trimestre a été le meilleur depuis le printemps 2019 avec 1,98 Mt (+23 %). Les manutentions de fer et d’acier ont augmenté de 18 %, par anticipation des nouveaux quotas d’importation qui sont entrés en vigueur au 1er avril. Le secteur roulier (1,24 Mt) progresse de 3 % par rapport au premier trimestre 2020, sans toutefois égaler la performance observée en fin d’année dernière à Anvers.
Les vracs secs (3,4 Mt) voient leur tonnage grimper de 7 % avec une augmentation de la ferraille et des minerais non ferreux, mais surtout un record pour les trafics d’engrais, dont le tonnage a gagné 41 % par rapport au premier trimestre 2020. Les vracs liquides, en revanche, affichent une chute de 5 % de trafic. Or cette catégorie, qui concerne 16,4 Mt, est la plus importante pour le port scaldéen derrière les conteneurs (qui totalisent 36,1 Mt). Moins que les produits pétroliers raffinés, dont le volume ne diminue que de 1 %, ce sont les importations de pétrole brut qui expliquent cette perte de trafic. Le tonnage des produits chimiques est en hausse de 4 %.
L’activité du port atteint un total de 59,1 Mt au premier trimestre, ce qui correspond exactement au même niveau que le tonnage du premier trimestre 2020.
Créer de l’espace pour les conteneurs
Pour les semaines à venir, le port d’Anvers s’attend à ce que l'incident du canal de Suez entraîne de nouveaux retards dans les escales de porte-conteneurs, retards qui pourraient même se prolonger tout au long du deuxième trimestre.
Le port belge, prévoyant que les terminaux atteignent la saturation, déclare suivre la situation de près et collaborer avec toute la chaîne logistique, armements maritimes et exploitants de terminaux en tête, « pour voir où il est possible de créer de l’espace pour les conteneurs. Ainsi, certains terminaux ont déjà décidé que les conteneurs destinés à l’exportation ne pourront entrer dans le terminal que quelques jours avant leur chargement. Nous examinons également comment exploiter de manière optimale la capacité de stockage vers l'intérieur du pays et comment utiliser davantage le transport fluvial et les chemins de fer ».