A 41,54 Mt, « deuxième meilleur résultat de ces cinq dernières années », le tonnage transporté par bateau en 2018 sur les 451 kilomètres de voies navigables que compte le réseau wallon affiche une légère baisse de 1,4 % par rapport à 2017 (42,15 Mt). L’année avait pourtant commencé de façon prometteuse, avec une progression des volumes au terme des six premiers mois.
Le Service public wallon (SPW) Mobilité et Infrastructures y devine une conséquence des basses eaux sur de grands axes comme le Rhin au second semestre. Le réseau navigable wallon est resté « globalement opérationnel », mais les échanges avec des marchés comme l’Allemagne ont souffert. Les exportations par la voie d’eau ont reculé de 14,72 à 13,56 Mt. Les importations (en légère baisse de 11,50 Mt à 11,36 Mt), le transit (en hausse de 13,11Mt à 13,73 Mt) et le trafic interne (qui progresse de 2,80 Mt à 2,88 Mt) ont noté des résultats plus stables.
Le flux principal dans le trafic fluvial wallon, celui des minéraux et matériaux de construction, s’est contracté de 17,75 Mt à 16,50 Mt. Les augmentations enregistrées dans la plupart des autres catégories de marchandises n’ont pas suffi à compenser cette chute de près de 7%.
Une fois de plus, les conteneurs ont tenu la vedette en 2018. Les terminaux wallons ont chargé et déchargé l’année dernière plus de 116 000 EVP, ce qui constitue un gain de 19,9 % par rapport à 2017. Le trafic conteneurisé poursuit ainsi sa montée en flèche. Il se situait à près de 33 000 EVP en 2012. Six ans et six hausses consécutives à deux chiffres plus tard, il a plus que triplé et crève le plafond des 100 000 unités. Son rythme d’expansion se maintient, en outre, à un très haut niveau. Vu sous cet angle, 2018 a même marqué une accélération par rapport à 2017 (+15,2 % à 96 750 EVP).
Reconversion réussie
Les chiffres pour 2018 confirment que le transport fluvial en Wallonie cueille les fruits de sa diversification accrue depuis l’arrêt de la phase à chaud dans la sidérurgie liégeoise et de sa moindre dépendance vis-à-vis des flux de vracs qui en découlaient.
A titre d’exemple : le trafic fluvial en Wallonie avait culminé en 2004 à 45,16 Mt. Dans ce total, les combustibles solides et les minerais représentaient alors respectivement 5,20 Mt et 5,30 Mt. Ces deux catégories étaient retombées l’an dernier à respectivement 1,92 et 1,64 Mt. Pour les minerais, il s’agit du tonnage le plus faible en plus de trente ans.
A l’inverse, dans le même temps, des trafics comme les produits agricoles (+53 %), les engrais (+36 %) et… les produits métallurgiques (+60 %) ont très fortement progressé. Les « divers » (1,96 Mt), qui englobent les conteneurs, ont plus que triplé. Tout comme les engrais (3,42 Mt) et les produits agricoles (4,87 Mt), ils ont atteint l’an dernier un record.