Entretien avec Jean-Marc Thomas, directeur général de CFNR Transport SAS, qui revient sur les conditions du succès d’une société d'économie mixte à opération unique (Semop), mode de gestion en place depuis un peu plus d’un an au port rhénan de Colmar-Neuf Brisach.
« Nous sommes sereins après un an d’exploitation de Colmar-Neuf Brisach dans le cadre d’une Semop qui a la particularité d’être la première pour un port intérieur avec une majorité confiée à un opérateur économique privée », déclare Jean-Marc Thomas, directeur général de CFNR Transport SAS. Cette filiale française du groupe Rhenus détient 51 % de la Semop (société d'économie mixte à opération unique) aux côtés du SMO (syndicat mixte ouvert, 34 %) et de la Banque des territoires (15 %). La concession a été attribuée pour une durée de trente ans à partir du 1 avril 2021. Les vingt-huit collaborateurs du port ont été repris.
Une association publique-privée, « nous la pratiquons par ailleurs sur d’autres activités en France et nous savons que le modèle fonctionne sur une transparence totale entre l’opérateur et les collectivités. C’est le schéma dans lequel nous nous inscrivons », rappelle le responsable.
Le programme d’investissement s’élève au total à 27 millions d’euros, dont 15 millions supportés par la Semop, autour de deux axes définis dans le contrat de concession : la modernisation de l’infrastructure portuaire actuelle et le développement de la zone « EcoRhena » (à 8 km au sud du site de Colmar) située le long du canal d’Alsace, qui s’inscrit dans le cadre du programme « post-Fessenheim ».
Une zone de stockage externe de 8 500 mètres carrés et le déploiement d’un nouveau système informatique de gestion ont déjà été réalisés. En ce qui concerne l’aménagement de la ZAC EcoRhena, le long du canal d’Alsace, l’arrêté préfectoral a été publié et les premières analyses et études vont démarrer prochainement. En lien avec les collectivités locales et les associations citoyennes, la zone économique sera développée par la Semop afin de proposer à des investisseurs, des terrains en bord à quai pour des activités commerciales et logistiques.
« Nous sommes persuadés du potentiel de développement en Alsace, le long du canal, dans le fossé rhénan. Nous sommes convaincus que Colmar-Neuf Brisach peut trouver sa place entre Strasbourg et Mulhouse, sachant aussi que c’est le plus petit des trois en taille et en trafic. Sur une perspective de moyen terme, chacune des installations à sa raison d’être, son hinterland, nous ne sommes pas en concurrence », ajoute Jean-Marc Thomas.
Colmar-Neuf Brisach a un positionnement géographique particulier qui peut aussi favoriser son essor et participe à sa singularité. « Nous regardons les perspectives de l’autre côté du Rhin et nos efforts porteront sur le développement de trafics vers l’Allemagne ».
Tout au long de la procédure, « CFNR Transport a bénéficié du soutien sans faille de sa maison-mère », le groupe Rhenus, sur le projet qui paraissait « pas évident au départ ». Le groupe s’est d’ailleurs engagé financièrement aux côtés de sa filiale.