Une croissance modérée en 2018 à Marseille

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Le trafic global de Marseille-Fos a progressé en 2018 (+1%) par rapport à 2017 grâce à la performance des vracs solides. Du côté du report modal et des pré- et post-acheminements, le ferroviaire se porte bien tandis que le fluvial demeure à la peine même si la situation s’améliore.

« Nous sommes contents de nos résultats pour 2018, a déclaré Christine Cabau Woehrel, présidente du directoire du Grand port maritime de Marseille, lors de la conférence de presse annuelle le 11 janvier 2019. Les relais de croissance identifiés pour pallier les évolutions des vracs liquides fonctionnent bien. La diversification vers les conteneurs, les vracs solides se poursuit. La commercialisation des espaces logistiques est soutenue, les implantations industrielles sont dynamiques, et vont amener des trafics à l’avenir ».

En 2018, le trafic total de Marseille-Fos a atteint 81Mt, en essor de +1% par rapport à 2017. Les vracs liquides, filière toujours la plus importante à Marseille, affichent un trafic de 41,3Mt, en léger recul de -2%. « Le trafic de pétrole brut est stable (22,5Mt, -1%) mais l’année a été conjoncturellement plus faible pour les raffinés (12Mt, -12%) », souligne le port. Le GNL a performé (5,6Mt, +9%) avec une progression de +58% au niveau des rechargements à l’export. Les vracs chimiques sont quasi stables (3,4Mt, -1%). « A l’import, les flux chimiques et alimentaires sont en augmentation de 9% en cumul grâce à la hausse des biocarburants (+5%), selon le port. La bonne santé des activités chimiques locales s’illustre par la performance de la soude à l’export (+9%) ».

Les marchandises diverses, deuxième filière à Marseille, apparaissent « à l’équilibre avec 2,2Mt (-1%), les activités roulier et conteneurs compensant le retard du conventionnel ». Les conteneurs représentent 13Mt pour 1,4MEVP, soit une croissance de +2% par rapport à 2017. A l’import, les conteneurs progressent de +4%.

Ce sont les vracs solides, troisième filière du port, qui tirent la croissance du trafic 2018 à Marseille avec 15,2Mt, soit +12% par rapport à 2017. « L’activité sidérurgique affiche de bons résultats (9,4Mt, +1%), relève le port, avec des imports de matières premières en essor tout comme l’activité agroalimentaire (0,43Mt, +20%) ». Les autres vracs se portent bien aussi grâce aux exports de granulats en darse 1 au premier semestre 2018 (remblais à destination du nouveau quartier du Pontier à Monaco) et à la diversification des trafics. Les volumes de matières premières destinées au BTP, chaux, clinker, cendres et laitiers, augmentent « significativement » (5,4Mt, +37%).

Du côté de l’activité passagers, les lignes régulières présentent une progression de +6% avec un total de 1,3M pax, « favorisées par le dynamisme des trafics vers l’Algérie (+12%) et confortées par un trafic de la Corse qui poursuit sa remontée pour la troisième année consécutive (+5%) ». L’activité croisière performe avec 1,7 Mpax (+15%).

Le ferroviaire va bien, le fluvial moins bien

Du côté du report modal et des pré- et post-acheminements, le trafic fluvial présente une élévation de 31% entre 2017 et 2018 toutes marchandises confondues avec une forte reprise des exports des céréales. Avec 77300 EVP, le trafic fluvial de conteneurs est en recul de -2,2% en 2018. Il faut toutefois relever un net redressement au deuxième semestre (+10%) mais qui n’a pas compensé les mauvais résultats de la première partie de l’année. Le ferroviaire se porte bien : 146500 EVP (+5%) malgré les perturbations des grèves au printemps 2018. Entre 2014 et 2018, le ferroviaire a gagné +47% de trafic. Au total, 223600 EVP en pré- et post-acheminement par fleuve ou fer ont été enregistrés à fin 2018, soit +2,4% par rapport à 2017.

En 2018, les projets et actions autours des enjeux du climat, de l’air et de l’énergie se sont poursuivis et même accélérés à Marseille. Il s’agit notamment du branchement électrique des navires à quai de la Méridionale qui va être étendu à d’autres compagnies, comme Corsica Linéa. Un projet d’avitaillement en GNL est porté par le port. Les travaux de jonction entre deux terminaux à conteneurs à Fos (« rotule ») ont continué à 2018, vont se poursuivre en 2019 avec l’objectif d’une finalisation prévue en avril 2020.

Concernant la création d’un GIE entre les ports de la façade méditerranéenne annoncée par le Premier ministre lors du Cimer organisé à Dunkerque le 15 novembre 2018, Christine Cabau Woehrel a indiqué : « Il s’agit d’une proposition pas de quelque chose qui va s’imposer. L’objectif est d’inciter les ports de la façade méditerranéenne à travailler de manière plus coordonnée. Une mission a été confiée à Jean-Christophe Baudouin. Je peux vous faire part de mon opinion : à Marseille, nous sommes convaincus qu’il faut être regroupé pour être plus fort. La concurrence n’est pas entre les ports français. Elle est hors de l’Hexagone. Il faut travailler ensemble à des solutions intelligentes au bénéfice des activités économiques et portuaires de tous. Ce n’est pas facile car jusqu’à présent, chacun s’est développé selon ses propres priorités et visions. Il faut commencer avec des projets, des éléments qu’on peut mettre en commun ».

A Marseille, comme dans les autres grands ports maritimes, le tandem Christine Cabau Woehrel, présidente du directoire, et Jean-Marc Forneri président du conseil de surveillance, arrive à son terme à l’issue du projet stratégique 2014-2018. Il reste à savoir si ces deux responsables vont être reconduits ou si d’autres vont prendre la relève pour 2019 à 2023. En tout cas, pour cette prochaine période 2019-2023, le projet stratégique de Marseille est en préparation et sera « résolument tourné vers le développement et l’excellence environnementale ».

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