Au cours du premier semestre 2021, le niveau de trafic du port de Rotterdam a atteint 231,6 millions de tonnes, soit une augmentation de +5,8 % par rapport à la même période de 2020, précise un communiqué publié le 20 août 2021. Ce document ajoute : « Mais le volume ne s'est pas encore remis du « creux Corona » de l'année dernière ».
Les résultats de l’autorité portuaire « sont toutefois satisfaisants » et permettent de poursuivre les investissements prévus, essentiellement dans des projets autour de la transition énergétique et de l’amélioration de l’accessibilité du port « pour recevoir et gérer toujours davantage de trafic ».
A la fin du premier trimestre 2021, la tendance était déjà positive au port de Rotterdam.
Conteneurs
Les conteneurs affichent 77,9 millions de tonnes (+4,4 %) et 7,6 millions d’EVP (+8,7 %), « jamais auparavant autant de conteneurs n'avaient été expédiés via Rotterdam en six mois », selon le port.
La différence entre les tonnages et les EVP « s’explique par davantage de manutention de conteneurs vides » au premier semestre 2021 comparativement à la même période de 2020 et « par une tendance à la baisse du poids moyen des conteneurs pleins ».
Le communiqué rappelle les difficultés du transport maritime de conteneurs au cours des derniers mois (épidémie de Covid 19 toujours en cours, ralentissement dans les ports chinois, blocage du canal de Suez, demande en hausse, …) qui « ont provoqué des retards mondiaux et des taux de fret plus élevés »… Toutefois, « la gestion des flux de conteneurs s'est déroulée assez facilement à Rotterdam », assure le port.
Vracs secs
Les vracs secs avec 37,7 millions de tonnes (Mt) à fin juin 2021 progressent de +22,5 % par rapport au premier semestre 2020.
Ils profitent des évolutions positives pour le charbon (11,2 Mt, +35,8 %), les minerais de fer et ferrailles (15 Mt, +34,4 %) et des autres vracs secs (9,9 Mt, +9 %). « Il faut noter que le volume de charbon est en baisse sur plusieurs années, chutant de 44 % entre 2015 et 2020 ».
Dans cette catégorie, les vracs agricoles apparaissent en recul (4,5 Mt, -8,9 %).
Vracs liquides
Avec un total de 100,9 Mt et une hausse de +1,1 %, les vracs liquides présentent « une croissance moins exubérante » que les vracs secs, souligne le port.
Il y a eu des progressions pour les produits pétroliers (+3,7 % avec 30,7 Mt) et le pétrole brut (+0,4 % avec 50,3 Mt). Le GNL est en baisse (-4,7 % avec 3,7 Mt) comme les « autres liquides en vrac » (16 Mt, -0,4 %) où l’augmentation des biocaburants ne compensent pas le recul des produits chimiques.
Marchandises diverses
Les marchandises diverses (breakbulk) représentent un total de 15 Mt (+10,1 %) avec des volumes « sensiblement en hausse pour le RoRo » (+8,8 % et 11,7 Mt) qui « s'est bien redressé au deuxième trimestre après une forte baisse juste après le Brexit début 2021 ». Les résultats RoRo au deuxième trimestre 2021 sont « même en légère hausse par rapport à 2019 ».
Les « autres marchandises diverses » (3,2 Mt, +14,7 %) profitent de la hausse des métaux non ferreux et de l'acier.
Concernant les perspectives pour la suite de 2021, le port reste prudent mais positif : « L'économie se redresse, tout comme le commerce mondial. Dans le même temps, il existe des défis et des incertitudes, notamment en ce qui concerne l'évolution future de la pandémie. Dans l'ensemble, nous prévoyons que la croissance du volume se poursuivra au second semestre 2021 ».
Le projet « Porthos » avance
Parmi les faits marquants, le port indique un soutien financier du gouvernement néerlandais (2 milliards d’euros) aux quatre entreprises conduisant le projet « Porthos » de captage et stockage de CO2.
« À partir de 2024, le dioxyde de carbone sera stocké dans ce projet pour la première fois aux Pays-Bas à grande échelle dans des champs de gaz vides sous la mer du Nord. Cela représente une contribution substantielle à la réalisation des objectifs climatiques néerlandais », selon le port.
Des projets autour de l’hydrogène se poursuivent concernant « une production locale à grande échelle, des importations et une utilisation dans les transports et les industries ».
Une réflexion est en cours notamment sur la création d’une infrastructure de type conduite (« pipeline ») dans la zone portuaire pour le transport d’hydrogène. Un projet du même type est envisagé pour du transport d’hydrogène, de CO2 et autres entre Rotterdam et la Rhénanie du Nord-Westphalie. Le port estime que « ce type d'infrastructure est une condition préalable pour de nombreuses industries si elles doivent passer des combustibles fossiles à l'hydrogène propre ».