Un grand port fluvio-maritime de Marseille à Lyon : la piste du foncier et du numérique

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De premières mesures pour la création d'un grand port fluvio-maritime de Marseille à Lyon ont été annoncées à l'issue d'une réunion du conseil de coordination interportuaire et logistique (CCIL) de l’axe Rhône-Saône-Méditerranée, le 24 mai 2023. 

Crédit photo CNR

Une deuxième réunion du Conseil de coordination interportuaire et logistique a présenté de premières mesures pour la mise en place d’un grand port fluvio-maritime de Marseille à Lyon, projet lancé par le Président de la République Emmanuel Macron il y a près de deux ans. Le foncier et le numériques dont les deux piliers privilégiés pour un rapprochement des ports sur l’axe.

Le conseil de coordination interportuaire et logistique (CCIL) de l’axe Rhône-Saône-Méditerranée s’est réuni à Lyon le 24 mai 2023 avec à son ordre du jour la mise en place d’un grand port fluvio-maritime de Marseille à Lyon. Un projet lancé par le président de la République Emmanuelle Macron lors d’une visite en septembre 2021 dans la cité phocéenne et faisant partie du programme « Marseille en Grand ».

Vingt mois après cette annonce d’une grande ambition d’intégration fluviomaritime sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône, le trafic fluvial n’a jamais été aussi déprimé sur le Rhône, contrariant les objectifs de report modal de l’État.

La chute des flux de conteneurs sur le Rhône depuis plusieurs années a, semble-t-il, enfin fait l’effet d’un électrochoc dans les services de la DGITM. « Le conseil de coordination inter portuaire et logistique de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône (CCIL) a pris acte des chiffres de trafic de la filière conteneur fluvial à fin 2022 et validé la nécessité d’une approche globale à l’échelle de l’axe pour dynamiser ce trafic. Un « choc d’offres » est nécessaire et doit impliquer l’ensemble des acteurs de la chaîne », a annoncé la préfecture de la région Provence-Alpes Côte d’Azur, coordinatrice du plan « Marseille en Grand », à l’issue de la réunion présidée par la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Bucco, coordonnatrice de l'axe Rhône-Saône.

Depuis l’annonce du projet par le président de la République, un premier rapport sur la transformation du GPM de Marseille en port fluvio-maritime jusqu’à Lyon avait été publié à la mi-année 2022 dont NPI avait proposé une synthèse.

Un travail autour du foncier

L’intégration de ports maritimes sur l’axe Rhône-Saône-Méditerranéeavec des statuts aussi divers que Marseille-Fos, Toulon, Sète, et pareillement pour les 9 ports intérieurs jusqu’à Lyon, ne peut suivre la voie de la fusion choisie pour les trois ports de l’axe Seine. Il faut trouver une solution propre à l’axe Sud. 

L’union peut se faire prioritairement sur le terrain du foncier est le résultat des échanges lors de la réunion du CCIL.

La publication d’un grand schéma directeur chargé d’identifier les terrains disponibles pour y accueillir des implantations industrielles et logistiques a été annoncée pour le premier semestre 2024.

Pour bâtir ce document, plusieurs acteurs présents sur l’axe travaillent conjointement : Grand port maritime de Marseille (GPMM), Compagnie nationale du Rhône (CNR), Voies navigables de France (VNF), SNCF Réseau, le port de Sète, la métropole de Toulon.

« Dans un objectif d’attractivité, de valorisation efficiente du foncier, les opérateurs s’engagent en complément à créer, d’ici fin 2023 début 2024, le catalogue foncier des sites du nouvel ensemble fluvio-maritime. En lien avec le schéma directeur, il permettra notamment de proposer des offres d’implantation en coordonnant la chaîne amont-aval », explique la préfecture de la région PACA.

La voie de la digitalisation des procédures

La réunion du CCIL a aussi validé le déploiement du Cargo Community System (CCS) Ci5 sur l’ensemble de l’axe afin de créer une communauté digitale.

Le déploiement du CCS sur l'ensemble de l'axe devrait se faire à la fin de l’année 2024 ou au début de l'année 2025 pour un investissement de 800 000 euros pris en charge par la société MGI.

« La digitalisation de l’axe offrira pour les filières des vracs et des conteneurs, ainsi que pour le trafic intra-bassin, l’accès à des facilités douanières et renforcera la compétitivité des entreprises, tout en fiabilisant et fluidifiant le transit des marchandises avec le plus au niveau de sécurité. Le modèle économique et juridique sera examiné lors du prochain conseil de coordination », précise la préfecture.

Le numérique a fait l’objet ces dernières années d’expérimentations autour des possibilité offertes par technologie blockchain (voir article de NPI).

D’autres mesures du GPMM Marseille et de la CNR

Christophe Castaner, président du conseil de surveillance du GPMM, a participé à cette réunion du conseil, auquel a participé et a annoncé  « un aménagement physique sur le port de Fos pour fluidifier le chargement des barges ». Une initiative qui à pour objectif de fluidifier les escales et la manutention des barges non prioritaires face aux porte-conteneurs. Le GPMM promet également une aide financière mais sans donner davantage de détails.

La CNR a, elle aussi, fait part de mesures dans le contexte actuel de renouvellement des concessions de plusieurs ports intérieurs de l’axe. Là aussi, c’est un travail sur le foncier mais aussi pour aller vers une plus grande utilisation des transports massifiés :

  • Intégration dans les appels d’offres de sous-concession des principaux ports du Rhône, notamment le terminal à conteneurs de Lyon, d’exigences de services barges plus réguliers et plus fréquents.

A Lyon Terminal, l’appel d’offres lancé en avril 2023 doit s’achever en fin d’année. L’État a autorisé la CNR à signer des contrats pouvant excéder le terme de sa concession (jusqu’à 30 ans pour Lyon Terminal et Arles). La remise en concurrence porte également sur les ports de Valence de Salaise.

  • Financement par la CNR du rapatriement de cales de bateaux en contrepartie d’engagements de trafics. Il faut toutefois noter que si les ouvertures de services fluviaux sont dynamiques sur la Seine, ce n’est pas le cas sur le Rhône. Pour autant, des ouvertures de services pourraient intervenir d’ici fin 2023, selon le représentant d’Entreprises fluviales de France (E2F).

Un autre axe de travail relève de VNF qui va être à la manœuvre d’un nouveau plan d’actions, le énième, pour rappeler les atouts du fluvial auprès des chargeurs de l’axe.

Reste à savoir si toutes ces mesures opérationnelles serviront la grande ambition politique… Il est prévu que le conseil de coordination interportuaire et logistique (CCIL) de l’axe Rhône-Saône-Méditerranée soit réuni en fin d'année 2023 à Marseille. 

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