« Un bilan très satisfaisant » pour La Rochelle en 2022

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Le grand port maritime de La Rochelle présente « un bilan très satisfaisant » en 2022, selon les mots entendus lors de la conférence des résultats le 24 janvier 2023. Les investissements annoncés pour cette année 2023 sont élevés.

« Après deux années compliquées et une troisième marquée par de fortes turbulences », selon les mots de Michel Puyrazat, président du directoire, s’exprimant lors de la conférence de presse organisée le 24 janvier 2023, le grand port maritime de La Rochelle conclut l’année 2022 « sur un bilan très satisfaisant » de 9,61 millions de tonnes en progression de +8,7 % par rapport à 2021.

L’analyse des résultats sur les 10 dernières années montre « une évolution en dent de scie mais avec une progression en moyenne de +1,5 % par ans au cours de la décennie ».

La prépondérance des céréales

  • Les céréales et oléagineux, trafic principal de La Rochelle avec une part de 42 %, ont atteint 4 millions de tonnes (+23,4 %). Le blé tire cette filière avec des destinations inédites en Afrique de l’Ouest et au Maghreb pour la place rochelaise suite aux tensions sur le marché international résultant des difficultés en sortie de l’origine mer Noire.
  • Deuxième filière de poids à la Rochelle (30% du total), les produits pétroliers avec 2,89 millions de tonnes présentent eux aussi une évolution positive (+2,4 %). Sur la décennie écoulée, ces produits restent à un niveau identique, constate le port.
  • Les vracs agricoles (900 974 tonnes) progressent de +16 % « dopés par les engrais (+37 %) ».
  • Les produits forestiers et papetiers se portent bien aussi (626 316 tonnes, +9,5 %).
  • Les produits du BTP affichent, à l’inverse, une diminution de -10 % avec 1,02 millions de tonnes, « une baisse conjoncturelle », estime la direction du port, qui rappelle également la forte hausse enregistrée en 2021 dans la suite d’une reprise de ce secteur après l’année 2020 marquée par le Covid.
  • Les « autres marchandises » (169 438 tonnes, -41,3 %) se contractent fortement, à cause du fort recul des colis lourds qui s’explique par la fin de l’activité logistique liée au chantier du parc éolien offshore au large Nantes-Saint Nazaire, et pour lequel « La Rochelle a été une base arrière déterminante ».

Une stratégie nouvelle pour les croisières

La croisière est passée de zéro (à cause de la pandémie en 2021) à 33 escales et 66 000 passagers en 2022.

Les résultats d’un travail avec des partenaires dont les collectivités et autres acteurs du territoire « sur cette activité touristique qui pose question », en termes d’acceptabilité et d’émissions polluantes a été présentés. « La stratégie retenue est de diminuer de 40 % d’ici 2030 le nombre programmé de jours d’escales, hors navires zéro émission. Nous travaillons sur la programmation car nous constatons beaucoup d’annulation. Cela va conduire à un changement de modèle avec les compagnies ».

Le report modal dans ce port de l’Atlantique est porté par le ferroviaire avec une part 12,8 % en 2022 et renoue avec la croissance après la fermeture de plusieurs mois en 2021 de la voie ferrée. Les trains transportent essentiellement des vracs solides (céréales).

Des investissements élevés

L’autorité portuaire a investi 9 millions d’euros en 2022 et annonce un montant de 20 millions pour 2023.

En 2022, un chantier important a été réalisé avec la réhabilitation du quai de l’ex-jetée sud, renommé Alcyone, qui s’inscrit dans le projet futur d’aménagement du terminal de Chef de Baie. Un autre a concerné la première phase des travaux visant à reconfigurer les accès aux terminaux nord du Port, un préalable à la suppression ultérieure de la partie terrestre du viaduc du Môle d’Escale. L’objectif final de ce chantier étant de permettre la connexion entre La Repentie et les terminaux de l’Anse Saint-Marc et du Môle d’Escale.

En 2023, les travaux dans cette partie du port vont se poursuivre avec le démantèlement de la partie terrestre du viaduc du Môle d’Escale. La constitution de la digue de l’Anse Saint-Marc 3 est aussi prévue pour préparer la création d’un terre-plein de 3,5 hectares puis d’un quai.

La réalisation d’une plateforme dédiée aux colis lourds va répondre aux besoins de la logistique des fondations des éoliennes offshore qui vont être implantées entre les îles d’Yeu et de Noirmoutier, à partir de 2024.

Le chantier de l’amélioration/approfondissement des accès nautiques a aussi été évoqué. Un temps mis en pause suite à des recours auxquels la justice n’a pas donné suite, le démarrage des opérations pourrait avoir lieu à la fin 2023.

Electrification des quais

La transition énergétique ou « décarbonation » se traduit à La Rochelle par l’électrification des quais avec une première étape à la fin 2023. Il s’agit de permettre à certains navires comme les sabliers, la drague Cap d’Aunis et les yachts de se brancher à quai et de couper les groupes électrogènes, des engins de manutention sont aussi concernés. Les sites retenus sont le bassin à Flot (nord et sud), le pôle de réparation et de construction navales, les quais Lombard et Alcyone. Il est prévu des bornes basse tension de 250 à 600 ampères.

Dans un second temps, l’électrification des quais concernera, en haute tension, le terminal de Chef de Baie pour des navires comme les rouliers.

Autre projet autour de la « décarbonation » : la création d’une boucle énergétique d’autoconsommation collective sur le port.

La conférence de presse a été l’occasion de rappeler que le port organise les 23 et 24 mars 2023 un événement « les Shipping Days », une « initiative de la communauté portuaire qui marche bien côté réservations et dédiée principalement aux colis lourds et au conventionnel ».

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