Présenter le bilan du transport fluvial de marchandises en France pour l’année 2022 n’est pas simple cette fois-ci, comme l’a montré la conférence de presse le 10 février 2023 organisée par Voies navigables de France (VNF).
- Les investissements pour l’entretien, la modernisation et le développement du réseau ont, certes, atteint un niveau record de 330 millions d’euros en 2022 et vont progresser à 340 millions d’euros en 2023.
- Mais le tonnage total repasse sous la barre des 50 millions de tonnes, affichant 49,4 millions de tonnes pour 2022 soit un repli d’environ -6 % par rapport à 2021 et ses 52,5 millions de tonnes.
- 2022 apparaît même en retrait par rapport à 2020 et ses 50,4 millions de tonnes transportées, la pandémie de Covid et des activités à l’arrêt pendant les confinements expliquant alors la diminution de -10,6 % par rapport à 2019.
- Il se trouve aussi que l'année 2019 avait été une année record pour le fluvial avec 56,3 millions de tonnes.
Les conteneurs apportent toutefois des raisons d’espérer avec 605 500 EVP transportés en 2022, soit une hausse de +3,9 % par rapport à 2021. Ils présentent ainsi un record historique. Celui-ci est porté par le bassin de la Seine (+13,8 %), toujours le premier de France, mais aussi par celui du Nord-Pas-de-Calais (170 000 EVP, +5,4 %).
Les filières « historiques » du fluvial plombent l’année
Le fléchissement de la filière du BTP et des matériaux de construction (19,8 millions de tonnes, -16,9 %) explique la baisse du tonnage global en 2022 du transport fluvial de marchandises. Ils représentent 40 % du volume transporté par la voie fluviale.
A l’inverse, les céréales ont progressé avec 13,1 millions de tonnes transportés, soit une hausse de +8,6 %. C'est la deuxième filière prépondérante pour le fluvial (part de 30 %).
D’autres filières importantes (part de 15 %) apparaissent elles aussi à la peine en volumes transportés : métallurgie (-11,3 %), engrais (-12 %) et sel (-26,6 %).
Ces résultats « contrastés en 2022 » peuvent être analysés comme porteur d’espoir pour l’avenir, selon Thierry Guimbaud, directeur général de VNF :
- « L’année 2022 montre par ses caractéristiques la transformation majeure dans laquelle évolue le fluvial. Celui-ci est marqué par une réduction de l’activité sur les vracs, dont les matériaux de construction, notamment en lien avec la conjoncture économique et énergétique.
- Nous observons parallèlement une nette hausse des transports de produits à plus haute valeurs ajoutées, illustrant les transformations à l’œuvre des modes de production et de consommation, via les échanges de conteneurs ».
Les solutions de logistique urbaine fluviale, qui en 2022 ont convaincu un grand chargeur de se lancer sur la Seine, sans oublier les offres à Strasbourg et Lyon, constituent un autre vivier de trafics nouveaux pour le mode en permettant de desservir le cœur des villes dotées d’un fleuve, dans le contexte de la transition énergétique et écologique des activités.
De premiers chiffres pour le tourisme fluvial
Voies navigables de France (VNF) a également donné de premiers chiffres pour l’activité du tourisme fluvial en 2022 :
- Sur le réseau grand gabarit, une hausse de +5 % de l’activité des paquebots fluviaux est observée en 2022 par rapport à 2019, année de référence.
- Sur la Seine, ce chiffre s’élève à +15 % en raison de reports de clientèles en provenance du Rhin et du Danube, deux fleuves européens fortement affectés par la sécheresse à l’été 2022.
- Sur le réseau petit gabarit, l’activité de location de bateaux habitables sans permis a progressé entre +5 et +7 % par rapport à 2021.