Il y a un an, la Communauté portuaire Seine aval devenait le nouveau nom de la communauté portuaire de Gennevilliers pour marquer l’élargissement de celle-ci aux ports de Limay et de Nanterre « dans une volonté d’aller vers l'Ouest francilien afin d'enclencher un maillage du département des Hauts-de-Seine et d'être présent dans les espaces stratégiques à proximité de la Normandie ».
Janig Guillanton, déléguée générale de la Communauté portuaire Seine aval (CPSA), depuis le 1 février 2021, explique : « Mon rôle est d’intégrer au mieux les entreprises de Nanterre et de Limay pour que la communauté prenne tout son sens. Par exemple, à Limay, nous organisons tous les deux mois des réunions auxquelles est convié l’ensemble de la communauté pour communiquer et relayer les informations. Ce qui compte, ce sont les échanges interentreprises, mieux se connaître, partager les enjeux et besoins communs, qu’ils soient pratiques ou stratégiques. Il est important de créer les échanges, de les favoriser, de les multiplier. L’une de mes priorités est ainsi l’animation ».
Pour faire adhérer le plus grand nombre d’entreprises à la CPSA, la cooptation joue un grand rôle en étant le moyen de susciter l’intérêt collectif.
« La démarche est collective de co-construction entre les entreprises et avec les parties prenantes dont Haropa et les collectivités territoriales », ajoute la déléguée générale.
Elle rappelle qu’à Gennevilliers, les liens avec la ville sont forts et anciens et sont maintenus notamment sur le sujet stratégique de l’emploi. Il y a également un contact régulier avec l’établissement public territorial Boucle Nord de Seine.
« Nous travaillons à mettre en place des relations similaires avec les villes et les élus de Nanterre et de Limay où l’arrivée annoncée d’Ikea sur la plate-forme offre des perspectives de développement et d’emplois ».
Des actions autour de trois piliers
Parmi les réalisations, un nouveau site Internet « communauté portuaire seine aval » a été lancé en juillet 2021 intégrant les deux nouveaux ports.
« Nous travaillons à créer de nouveaux services autour de trois piliers du développement durable : le social, l’économie, l’environnement. Le projet associatif repose sur ces trois bases pour lesquelles nous allons mener des actions », poursuit la déléguée générale.
Avec le social, « il s’agit de faire en sorte que l’emploi dans les ports soit une force de compétitivité ». Par économie, il faut comprendre « économie circulaire » : « Plus les entreprises vont se connaître, plus elles vont travailler ensemble et trouver des synergies entre elles et avec les parties prenantes ». L’environnement est en lien avec la transition énergétique et la décarbonation : « Pousser le fluvial, les énergies renouvelables ».
Les actions autour de ces trois piliers passent par une communication régulière auprès des adhérents et la mise en place de partenariats.
Par exemple, pour un partenariat emploi, la communauté portuaire Seine aval est en train d’organiser un « e-salon » avec la ville de Gennevilliers et Pôle Emploi, prévu à l’automne. L’événement sera dédié à l’emploi dans les ports.
Comme action autour des énergies renouvelables, il s’agit « d’être moteur de la transition écologique et énergétique », par exemple sur le sujet de la ZFE et les solutions logistiques possibles (logistique urbaine, véhicule propre...).
« Il faut ajouter qu’en transverse, l’innovation est une priorité, l’envie d’innover, l’envie d’être dans le nouveau monde du fluvial »
Intégrer d’autres ports sur le périmètre géographique
La Communauté portuaire Seine aval représente les industries portuaires et industriels présentes sur des plates-formes intérieures pour faire du fluvial.
L’ambition est, à l’avenir, de continuer à élargir l’association en intégrant d’autres sites présents dans son périmètre géographique : « Les plates-formes portuaires de Limay et de Bonneuil sont assez proches géographiquement de Gennevilliers mais aussi par les métiers pratiqués. Il y a une logique, si l’on regarde plus en amont, pour commencer à travailler avec les entreprises de Bonneuil où les activités sont similaires également à celles des trois autres sites. Nous allons procéder par étape d’abord avec des actions communes en 2022 avec Bonneuil dans le cadre d’un rapprochement par un partenariat avec l’association Cap Bonneuil puis une intégration à envisager par la suite. Les entreprises sont les mêmes sur les différents sites avec des métiers similaires autour de l’économie circulaire, de la distribution des matériaux de construction... Il y a une logique dans les actions, dans les enjeux, à porter en commun. Par rapport à Haropa Ports de Paris, nous constituons un interlocuteur unique, plus puissant, plus efficient », précise Erwan Le Meur, président de la CPSA.
Pour un réel développement de l’axe Seine
Concernant l’absence de suite positive à la demande de représentation des acteurs économiques privés dans les instances de gouvernance suite à l’intégration des trois ports, il indique : « Ne pas être intégré parmi les membres du conseil de surveillance de la nouvelle structure, on l’a regretté et on le regrette toujours un peu. Néanmoins, on sent une volonté au sein des nouvelles instances de Haropa de travailler avec nous de manière positive, de nous tenir informer de qu’il se passe au conseil de surveillance, de nous intégrer, nous les 4 communautés portuaires -Paris, Seine aval, Rouen, Le Havre- au sein du conseil d’axe, sorte de conseil de développement, et dans chaque conseil de territoire. On sent une volonté de travailler avec nous, c’est ce qu’on demandait depuis le début ».
Erwan Le Meur poursuit : « Le plus important, au fond, c’est la capacité à travailler ensemble pour le réel développement de l’axe Seine et du transport fluvial, en permettant d’accueillir les entreprises dans de bonnes conditions et rapidement, de mener de grands projets d’avenir avec un réel souci de l’environnement. J’espère que nous continuerons à être écouté, il faut toujours prendre en compte que l’innovation vient souvent des entreprises. Parvenir à booster l’axe Seine, c’est aussi permettre aux entreprises d’exercer tous leurs talents ».
Le président de CPSA conclut : « La fusion des trois ports de l’axe Seine, nous y croyons depuis le début. Nous serons attentifs à un certain nombre de choix que fera Haropa, d’où l’importance de savoir ce qu’il se passe au sein des différents conseils. Il s’agit des choix concernant la tarification, la domanialité, la fiscalité ».