« Le GNL peut devenir une réalité à Toulon. C’est vital de réduire les nuisances liées aux activités maritimes et de réunir l’ensemble des acteurs afin de démontrer que notre port, inséré dans la ville, est en capacité d’avitailler en GNL à partir d’une unité mobile », a expliqué Jérôme Giraud, directeur exécutif des ports de la rade de Toulon, le 4 mai 2021.
Ce jour-là, les invités ont pu découvrir le camion avitailleur de la société HAM. Cette station mobile de GNL, d’une capacité de 55 m³, est équipée d’un terminal bancaire permettant de régler directement au moyen d’une carte de crédit. . « Cette démonstration n’a duré que quelques minutes mais a nécessité des mois de préparation pour réaliser l’étude de faisabilité. Nous sommes en capacité de faire venir des conteneurs de GNL par le train à Brégaillon ou par navire souteur », a souligné Francis Gaborit, responsable sécurité à la CCI du Var. Cette opération a été conduite par la chambre de commerce et d’industrie du Var dans le cadre du programme européen Interreg Italie-France Maritime. Sur 32 projets menés dans le cadre de ce programme quatre sont liés à la transition énergétique et cinq à la sécurité maritime.
Le port varois s‘appuie sur les terminaux gaziers Elengy à Fos-sur-Mer qui se positionne comme un hub multimodal d’avitaillement avec des expéditions par camion, navire et les premières expéditions ferroviaires vers l’Italie avec du GNL chargé dans des conteneurs 40 pieds. Le Gas Vitality, souteur GNL de Mol affrété par Total attendu pour octobre 2021 à Fos pour CMA CGM et Corsica Linea pourrait avitailler les navires en escale à Toulon.
Que le port soit exemplaire sur le sujet environnemental
« En matière de GNL, la Méditerranée rattrape son retard vis-à-vis de la mer Baltique avec des terminaux à Venise et en France. Gènes et Livourne travaillent avec une station mobile d’avitaillement. Les ports corses également sont intéressés par cette solution qui contribue à renforcer la décarbonation des ports. Dans les tous prochains jours, un navire va inaugurer un terminal GNL en Sardaigne destiné à couvrir les besoins de l’île », selon Riccardo di Meglio, de l'autorité portuaire du Nord de la mer Tyrrhénienne, chef de file du projet européen « GNL Facile » qui associe les ports d’Italie, de Corse et de Toulon.
« Notre concédant, la métropole de Toulon, souhaite que le port soit exemplaire sur le sujet environnemental. La CCI s’est emparée du sujet énergie en favorisant l’usage du GNL et de l’hydrogène. Nous sommes actionnaires Hynomed pour travailler à la création d’une station d’avitaillement sur le port de Brégaillon à destination des navires desservant les îles d’Or, ceux effectuant la visite de la rade et les batobus assurant les transferts urbains. Cette station qui devrait entrer en service en 2023, aura également une vocation terrestre. La métropole va investir dans 8 bus à hydrogène », détaille Eric Mascaro, directeur de GRDF dans le Var et élu à la CCI chargé de la transition énergétique La SAS Hynomed compte trois actionnaires : ENGIE Solutions (51 %), la CCI du Var (24,5 %) et la Banque des Territoires (24,5 %).
« Ports propres », transposée de la plaisance au port de commerce
Après avoir déployé « ports propres » dans les ports de plaisance de Toulon centre, la Seyne-Sur-Mer et Saint Mandrier, la CCI du Var, gestionnaire de 3 000 anneaux plaisance, transpose cette démarche de certification au port de commerce.
« Nous avons travaillé à la conversion de cette norme sur un terminal commerce passagers et fret. Nous avons rédigé le registre qualité qui nous permet de convertir cette démarche, nous sommes en cours de validation par l’Afnor.
Le terminal Toulon Côte d’Azur sera le premier terminal commerce français à être certifié « port propre ». Nous veillons à ce que la gestion des déchets et les rejets du navire soient correctement effectués. Nous allons également nous attacher à réduire la pollution et les nuisances créées par les passagers qui pénètrent sur le terminal. Au cours d’une journée, 5 000 à 10 000 véhicules peuvent transiter sur le quai. Il s’agit de communiquer sur les bonnes pratiques : couper le moteur, trier les déchets. Pilotes et lamaneurs sont également associés à cette démarche », explique Jérôme Giraud, directeur des ports de la rade de Toulon.