Le programme « Syrius » est l’un des deux premiers lauréats de l’appel à projets « ZIBaC » (pour « zones industrielles bas carbone »). Syrius est porté par des industriels de Fos-sur-Mer, de Lavera, Gardanne, du pourtour de l’étang de Berre. Plusieurs millions d’euros sont mis sur la table pour « décarboner » à l’industrie.
Sans surprise, Dunkerque et Fos-sur-Mer, les deux zones industrielles les plus émettrices de CO2 en France où sont implantées les usines sidérurgiques d’Arcelor-Mittal, ont décroché à la mi-janvier 2023 un large soutien financier de l’État dans le cadre de l’appel à projets « ZIBaC » (pour « zones industrielles bas carbone »), sous deux ans pour financer une vingtaine d’études destinées à réduire les émissions de carbone.
Du côté Nord de la France, le programme retenu se nomme « DKarbonation » et se voit octroyer une envelopper de 13,6 millions d’euros (voir article de NPI) .
Du côté Sud de la France, le programme « Syrius » (pour Synergies Régénératives IndUstrielles Sud) fédère 40 industriels de Fos-sur-Mer, du pourtour de l’étang de Berre, du bassin de Gardanne, et est l’autre lauréat de ZIBac désigné mi-janvier, d’autres devraient suivre dans les mois à venir. Certes, moins doté que Dunkerque, Syrius décroche tout de même 4,04 millions d’euros de l’Ademe qui pilote le dispositif ZIBac pour un programme global qui avec les cofinancements privés devrait atteindre 9 millions d’euros.
L’association Piicto change d’échelle
Une somme destinée à financer la réalisation d’une trentaine d’études d’ingénierie et de faisabilité dans le cadre d’une première phase dite « de maturation ». Ces études pourront aboutir à la mise en œuvre de projets structurants et collaboratifs (de revalorisation et de séquestration de CO2, d’hydrogène) pouvant faire l’objet d’un soutien public lors d’une deuxième phase de mise en œuvre prévue en 2025 pour une durée de six à huit ans.
La création d’un réseau de vapeur, en projet depuis la création de PIICTO en 2016, qui n’a jamais abouti, pourrait, selon les conclusions de l’étude de faisabilité, se concrétiser ou être finalement abandonnée. Le projet consistant à valoriser la chaleur fatale des industriels pour remplacer le gaz.
Pour l’association Piicto, le fait d’être lauréat de ZIBac implique un changement d’échelle avec un budget appelé à bondir de 350 000 euros par an à 9 millions d’euros sur deux ans. Une évolution impliquant également le renfort des équipes pour mener à bien l’ensemble des études.
« Sur le bassin de Marseille-Fos, les industriels engagés dans les projets d’hydrogène « décarboné » ont commencé à travailler ensemble à l’été 2021 pour identifier les synergies à développer. L’appel à projets ZIBac est arrivé à point nommé pour répondre aux besoins identifiés de lancer des études complémentaires pour optimiser la sécurisation de leur approvisionnement. C’est une excellente nouvelle pour accélérer dans une nécessaire démarche collective », a commenté Anne-Marie Perez, directrice générale du pôle de compétitivité Cap Energies, partenaire de Syrius aux côtés de Piicto, Novachim, le port de Marseille-Fos, la région Sud et la métropole Aix-Marseille Provence. Chaque année la zone industrialo-portuaire de Fos émet entre 18 et 20 millions de tonnes de CO2.
