Sur le bassin Rhône-Saône, le retour de l’activité se fait attendre

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Les flux du groupe Pradier sont porteurs d'espoir sur le Rhône. 

Les chiffres 2022 du transport fluvial sur le bassin Rhône Saône ont été dévoilés par VNF. « Stables » par rapport à 2021, ils sont toujours bien en deçà de ceux d’avant la crise sanitaire. Les conteneurs continuent leur décroissance mais des flux nouveaux en lien avec l’économie circulaire constituent un point positif.

« Depuis la crise sanitaire, nous ne retrouvons pas les chiffres de 2019, notre année de référence, commente Rachid Bioud, responsable du bureau économie transport et prospective de Voies navigables de France (VNF). Nous étions alors à 6 millions de tonnes transportés ».

Des facteurs conjoncturels peuvent expliquer cette situation :

  • Le trafic de céréales a largement baissé...
  • ...En partie compensé par les bons chiffres de la filière bois.
  • Côté produits chimiques, les problèmes connus par Kem One ont entraîné une baisse de 5,9 %.
  • Les produits énergétiques ont souffert de l’augmentation des coûts de l’énergie.

Une réelle reprise se fait ainsi toujours attendre sur le bassin Rhône-Saône. Avec un total de 4,94 millions de tonnes transportés, contre 4,95 millions en 2021, le trafic fluvial, « stable », reste largement en deçà de ses capacités de développement, compte tenu des capacités de l’infrastructure disponible.

La filière conteneurs toujours en baisse

Plus problématique, la dégradation continue du trafic de conteneurs et colis lourds, sur lesquels les acteurs du fluvial ont placé beaucoup d’espoir ces dernières années. « On perd 10 000 EVP chaque année », constate Rachid Bioud.

  • 2015 : 103 000 EVP,
  • 2019 : 88 000 EVP,
  • 2022 : 68 500 EVP (-1,9% par rapport à 2021).

Les causes des difficultés pour les conteneurs sont identifiées et les engagements récents du CCIL (conseil de coordination interportuaire et logistique de l’axe Rhône-Saône-Méditerranée réuni à Lyon le 24 mai 2023) sont porteurs d’espoir, selon VNF : 

  • Les aménagements prévus par le grand port de Marseille-Fos pour améliorer le chargement des barges,
  • les aides financières de la CNR pour favoriser le rapatriement des cales…

Ces décisions peuvent aider à une relance. « Il y a aussi des contraintes à lever pour dédouaner les marchandises », rappelle Rachid Bioud.

La nécessité d’une offre fluviale plus régulière entre Lyon et Marseille est aussi mise avant par le responsable et « qui pourrait fonctionner six jours sur sept » afin de concurrencer la route.

VNF travaille au retour d’une navette fluviale entre Mâcon et Lyon. Celle-ci a été arrêtée en 2021. « Il y a des volumes à capter », insiste Rachid Bioud.

Le potentiel de l’économie circulaire

Parmi les points positifs :

  • La montée en puissance du marché des matériaux de construction qui représente 45 % des trafics du bassin en 2022.
  • Le développement de l’économie circulaire, grâce au groupe de BTP Pradier ou encore au trafic de mâchefers réalisés par le transporteur (historiquement routier) Combronde, se poursuit à bonne allure. « La mayonnaise prend, se réjouit Rachid Bioud. Il y a une dizaine d’années, ces flux auraient été impensables sur le bassin ».

De bons augures pour 2023 ? Le début de l’année a été poussif sur le bassin. Les grèves contre la réforme des retraites ayant entraîné un chômage plus long que prévu et une longue interruption de la navigation (d’un mois) n’incitent pas à l’optimisme. Les mesures du CCIL ne devraient pas non plus avoir des effets immédiats.

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