Implantée en Normandie, la société des carrières de Vignats, spécialisée dans l’extraction de matériaux pour le BTP, conduit un projet de création d’une nouvelle plate-forme sur laquelle elle va disposer d’un embranchement ferroviaire et d’un accès à la Seine lui permettant de recourir également au fluvial.
Cette plate-forme de 13 hectares est une friche industrielle (ancien site de Carel et Fouché) et se situe sur la commune Le Val d’Hazey, créée le 1 janvier 2016 suite à la fusion de trois communes de cette partie de l’Eure (Aubevoye, Sainte-Barbe-sur-Gaillon et Vieux-Villez).
« Nous souhaitons implanter une troisième plate-forme sur l’axe Seine entre Rouen et Mantes avec l’idée de combiner le ferroviaire et le fluvial. Le site du Val d’Hazey répond complètement à cet objectif-là avec une voie ferrée et la Seine qui longent le site, explique Geoffroy Colin, directeur général de la société des carrières de Vignats. Nous allons recréer l’embranchement ferroviaire avec une ITE pour permettre l’approvisionnement de cette plate-forme par des trains de matériaux depuis la carrière. Nous allons installer un dispositif automatique de déchargement des trains pour stocker les matériaux sur la plate-forme. Par ailleurs, nous investissons dans une infrastructure fluviale en créant un appontement pour accueillir des barges, les charger en granulats pour alimenter la région parisienne en ralliant les ports de Gennevilliers et de Bonneuil ou d’autres quais des bords de Seine dans la capitale où les chantiers pourront venir s’approvisionner au bord du fleuve ».
Avec l’accès routier, la plate-forme du Val d’Hazey sera trimodale.
Le budget pour l’ensemble du projet est supérieur à 15 millions d’euros, l’exploitation de la plate-forme pourrait démarrer à partir du deuxième semestre 2023.
Volonté de partager les infrastructures ferroviaire et fluviale
Sur le total de 13 hectares de la plate-forme, la société des carrières de Vignats va en utiliser la moitié pour ses activités et propose sur la partie disponible d’accueillir d’autres industriels qui voudraient utiliser les entrepôts encore présents sur le site et utiliser les facilités modales proposées sur ce site.
« Nous souhaitons plutôt accueillir des industriels qui auraient besoin de s’appuyer sur les logistiques ferroviaire et fluvial. C’est de l’optimisation et de la mutualisation. Nous pourrions assurer une prestation pour eux. Partager nos infrastructures peut permettre de développer le report modal pour d’autres activités que la nôtre », précise Geoffroy Colin.
Ce responsable indique que par le passé, la société a plusieurs fois étudié les solutions fluviales pour approvisionner certains chantiers à partir des deux autres plates-formes à Honfleur et Petit-Couronne en utilisant des quais du port de Rouen. « Mais on se retrouvait avec des coûts de ruptures de charge importantes qui ne nous ont jamais permis d’aboutir. Le fluvial sur la plate-forme de Val d’Havrey, c’est un pari de notre part qui s’inscrit toutefois dans une forte demande de matériaux en Ile-de-France ainsi que dans le contexte de la transition énergétique et la nécessité de réduire les émissions de CO2 de nos activités. Il faut absolument trouver une logistique qui permette de concilier la demande de matériaux et la décarbonation des activités. Nous nous projetons dans le report modal », souligne Geoffroy Colin.
Il ne faut non plus oublier les mesures (ZFE) de plus en plus contraignantes pour restreindre l’accès des villes aux poids lourds, la moindre acceptabilité de ces véhicules par les riverains, la congestion routière, le bruit, etc.