Rotterdam : un petit pas suffit pour un nouveau record

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Le port de Rotterdam a clôturé l’exercice 2018 sur un nouveau record. Son transbordement maritime a augmenté de 1,6 Mt et frôlé les 469 Mt. Les conteneurs et le trafic roulier ont tiré le plus grand port européen vers le haut, mais les vracs et le breakbulk ont freiné sa progression.

C’est la loi des grands nombres : quand Rotterdam progresse de 1,6 Mt, cela ne représente proportionnellement qu’un gain de 0,3 % dans le volume transbordé. Cela suffit au mainport néerlandais pour enregistrer un nouveau record, mais en termes absolus, Rotterdam donne l’impression de plafonner un peu avec ses 468,98 Mt (dont 323,24 Mt à l’entrée). Il avait fait 467,35 Mt en 2017 et 466,36 Mt en 2015, ses deux précédents records. Pour 2019, les responsables du port de Rotterdam tablent sur un nouveau (« petit ») pas en avant.

En volume de trafic, Rotterdam fait tout de même toujours beaucoup mieux qu’Anvers et Hambourg réunis, les deux autres ports sur le podium européen. Mais comparé à Anvers (235,33 Mt), qui a une nouvelle fois gagné près de 12 Mt en 2018 et se situe à 25 Mt au-dessus de son résultat de 2015, l’évolution de Rotterdam est nettement moins prononcée.

Les vracs à la peine

Si le transbordement global n’a que peu augmenté en 2018, c’est surtout la faute aux vracs. Les vracs liquides, qui constituent toujours le trafic principal, ont connu une contraction de 1,1 %. A 211,84 Mt. Ils se maintiennent à un niveau historiquement élevé mais reculent pour la troisième année consécutive depuis le record absolu de 224,64 Mt en 2015. Le seul trafic dans ce groupe à ne pas régresser, est celui avec le moins de poids dans la balance portuaire, celui du GNL. Il fait un bond en avant de 163,6 %, passant de 1,99 Mt à 5,23 Mt. Toutefois, il ne peut à lui seul compenser des pertes comme celle du pétrole brut (-3,7 % à 100,29 Mt), la catégorie principale, ou des produits pétroliers (-1,9 % à 77,67 Mt).

Les vracs secs ont perdu, quant à eux, 3,2 % et ont terminé l’année à 77,62 Mt. Il s’agit là de la cinquième baisse consécutive depuis 2013 (89,19 Mt). Le record absolu dans ce secteur date déjà de 2008 (94,94 Mt). Le charbon a pourtant connu un regain d’activité (+2,3 % à 26,36 Mt) du fait de la demande allemande, mais c’est, là aussi, un cas isolé qui n’a pas pu inverser la tendance générale. Les autres flux de vracs secs ont régressé, minerais et ferrailles (-3,6 % à 30,06 Mt) en tête.

Premier port à conteneurs sur le continent européen

Pour Rotterdam, les raisons de satisfaction sont à nouveau venues du conteneur. Le trafic conteneurisé s’est établi à 149,11 Mt, soit 4,5 % de plus que les 142,64 Mt de 2017, où le port avait tout simplement pulvérisé son précédent record (127,60 Mt en 2014). Il fait nettement mieux que consolider ce résultat et conforte ainsi sa position de premier port à conteneurs sur le continent européen, avec une part de marché accrue dans la rangée Le Havre-Hambourg.

En EVP et en nombre de boîtes effectivement manutentionnées, la hausse a été plus forte : +5,7 % à 14,51 MEVP d’un côté, +5,4 % à 8,64 MEVP de l’autre. Pour l’année en cours, les prévisions sont que la croissance sera nettement moins forte. Le trafic roulier poursuit son ascension ininterrompue depuis la crise de 2009, lorsqu’il était retombé à 16,01 Mt. Il s’est élevé fin 2018 à 24,06 Mt, en augmentation de 1,1 % par rapport à l’exercice précédent. Là aussi, un nouveau record.

Les diverses conventionnelles (ou breakbulk) continuent à présenter un parcours plus fluctuant. Après l’essor de 2017 à 6,46 Mt (la meilleure performance depuis 2011), elles se sont tassées l’an dernier à 6,36 Mt (-1,5 %).

Investissements et dividende

En 2018, le port de Rotterdam a réalisé des investissements pour un montant total de 408,1 M€. Ce montant considérable a surtout servi à améliorer l’accessibilité du port. Rotterdam a aussi acquis une participation minoritaire dans le port brésilien de Pecém.

L’autorité portuaire affiche un chiffre d’affaires de 707,2 M€ pour l’exercice écoulé, dont 373,7 M€ de droits de concession et 302,4 M€ de droits portuaires. Le résultat net (hors taxes) se monte à 254,1 M€. Sur ce montant, un dividende de 96,5 M€ sera versé aux actionnaires, soit 68,3 M€ pour la ville de Rotterdam (qui détient 70,83 % du capital) et 28,2 M€ pour l’Etat (qui possède 29,17 %).

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