Avec 233,5 millions de tonnes à fin juin 2022, le trafic maritime du port de Rotterdam présente une progression de +0,8 % par rapport au premier semestre 2021, grâce à des évolutions positives sur plusieurs filières mais pas celle des conteneurs.
Le port de Rotterdam a traité 233,5 millions de tonnes au premier semestre 2022, en légère progression (+0,8 %) par rapport à la fin juin 2021 et ses 231,6 millions de tonnes.
Ce résultat semestriel est tiré par les vracs liquides (un peu plus de 105 millions de tonnes, +4,6 %). Le pétrole brut est en hausse (à 52,5 millions de tonnes, +4,3 %) « en raison des flux de cette matière première entre la Russie et l’Inde via Rotterdam », explique le port. Les produits pétroliers déclinent (27,8 Mt, -9,4 %) à cause de « la baisse structurelle des importations et des réexportations de fioul ». Avec 5,4 Mt (+45,8 %), le GNL bénéficie de la très forte demande pour une alternative au gaz russe dans le contexte de la guerre en Ukraine. L’augmentation des autres vracs liquides (19,6 Mt, + 22,5 %) « s'explique, d'une part, par le report du transport en conteneurs-citernes vers les chimiquiers et, d'autre part, par le stockage de produits par les acheteurs souhaitant s’assurer d'un approvisionnement suffisant en matières premières » dans le contexte contraint des chaines logistiques mondiales.
Le port ajoute : « Il a été possible d'observer un déplacement de l'origine des importations de charbon, de pétrole brut, de produits pétroliers et de GNL au deuxième trimestre. Les entreprises s'approvisionnent de moins en moins en Russie » et de plus en plus ailleurs dans le monde.
Les vracs secs apparaissent, eux aussi, sur une tendance positive (39,3 Mt, +4,4 %) même si les vracs agricoles chutent (3,8 Mt, -15,4 %) ainsi que les minerai de fer et ferrailles (11,9 Mt, -20,6 %). C’est le charbon qui compense ces baisses avec (14,5 Mt, +29,7 %) ainsi que les autres vracs secs pour lesquels le port relève que leur croissance (9 Mt, +30,1 %) « est frappante ». Elle « s'explique principalement par les prix élevés du transport de conteneurs : les marchandises qui peuvent être transportées en vrac, comme les minéraux industriels ou les engrais, le sont sous cette forme » plutôt qu’en boite.
Concernant les marchandises diverses (17,6 Mt, +17 %), le port met en avant la hausse du RoRo (13,7 Mt, +16,8 %), « un signal positif » marquant la fin de la période de transition liée au Brexit. Les autres marchandises diverses atteignent 3,8 Mt, en essor de +17,7 %.
Enfin, comme pour d’autres ports du Range nord européen, les conteneurs sont en repli à Rotterdam aussi bien en EVP (-4,4 %, 7,2 millions) qu’en tonnage (-8,9 %, 71 Mt). Le port précise que « deux raisons principales expliquent cette baisse. La première est la perte du trafic de conteneurs à destination et en provenance de la Russie en raison des sanctions, de l'incertitude associée à la poursuite des échanges avec les parties russes et de l'interruption des services réguliers vers la Russie. La deuxième est la perturbation continue de la logistique des conteneurs depuis le début de la pandémie » il y a désormais deux ans.
Pour la suite de l’année, le port de Rotterdam privilégie la prudence, s’abstenant de tout pronostic compte tenu de « la situation géopolitique actuelle (qui) génère de nombreuses incertitudes ».