Presque deux ans après être s'être rendu aux Assises de l’économie de la mer à Montpellier en décembre 2019, le président de la République s'est déplacé à Nice le 14 septembre pour l'édition 2021 du grand rendez-vous de la communauté maritime française dans toutes ses composantes.
Emmanuel Macron a, une nouvelle fois, choisi cet événement régulier, organisé par « Le Marin » et « Ouest France » en partenariat avec le Cluster maritime français, pour s’exprimer devant 1400 participants et représentants de cette filière.
Conscient que de nombreux portuaires français attendaient également ses annonces, le chef de l'État a livré quelques propos prenant en compte la dimension multimodale du transport.
Comme il l'avait fait à Marseille il y a quelques jours, il a expliqué que « l'axe Seine reliant Paris au Havre est devenu une réalité avec la création de Haropa » et évoqué, pour l'axe Rhône-Saône, les contours d'un schéma dans lequel « le port maritime de Marseille pourrait devenir un port fluvio-maritime ». Pour lui, ceci permettrait au port phocéen de « devenir un point d'entrée vers Lyon ». « Un réaménagement de l'espace », à ses yeux, « permettant une amélioration des flux maritimes, fluviaux et ferroviaires ».
Des mesures inscrites dans le PLF 2022
Le Président de la République a fait des annonces visant à « aider le pavillon français ». Des mesures très attendues par les armateurs nationaux et s'inscrivant dans la dynamique du « Fontenoy du maritime ».
Alors que le verdissement de la flotte et des ports va nécessiter un engagement financier de 100 milliards d’euros par an sur les dix prochaines années, selon les données du ministère de la mer, l’évolution des critères du « sur-amortissement vert » était très attendue.
Emmanuel Macron a assuré que « le gouvernement allait faire une proposition au Parlement dans le cadre de la présentation du projet projet de la loi de finances 2022 ». Selon lui, « les critères seront alignés sur ceux de la taxe au tonnage avec la création d'un plafond pour abattement fiscal ». Une proposition qui prend en compte la simplification de son accès et l'accélération de la transition énergétique des navires.
Toujours dans l'optique d'aider le pavillon national, il a déclaré : « Je peux confirmer qu'on pourra recourir à la possibilité d'utilisation conjointe du crédit-bail pour faciliter l'acquisition d'un navire et à la garantie d'État lorsque les projets visent à recourir au pavillon français ».
Il s’est aussi engagé à ce que des travaux soient lancés dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2022 « pour lutter contre le dumping social maritime ».
À propos d'emploi maritime, le chef de l'État a annoncé que le « net wage », dispositif d'aide mis en place par le gouvernement pour apporter un soutien en 2021 aux opérateurs maritimes situés dans le secteur des passagers, serait prolongé de trois ans, soit jusqu’en 2024.
Prochaine édition à Lille en novembre 2022
Du côté du ministère de la mer, parmi les avancées entre la venue du Président de la République aux Assises à Montpellier en 2019 et sa nouvelle visite en 2021, trois sujets sont mis en avant dans un dossier de presse comme étant « des actions résolues pour renforcer les ports français » :
-la stratégie nationale portuaire « lancée le 22 janvier 2021 visant à améliorer la compétitivité des ports et un investissement de 175 millions d’euros en faveur des ports dans le cadre du plan de relance »,
-la fusion des trois ports de l’axe Seine (Le Havre, Rouen, Paris) en un établissement public unique doté d’une trajectoire financière de 1,45 Md€ sur la période 2021-2027, -l’engagement des acteurs de la chaîne logistique au nom de la solidarité nationale à œuvrer en faveur des ports français et des filières stratégiques maritime, fluviale et ferroviaire grâce à une charte d’engagement signée en octobre 2020.
Pour leur prochaine édition, les Assises de l’économie de la mer mettent le cap au Nord en donnant rendez-vous les 8 et 9 novembre 2022 au grand palais de Lille.