Après une année 2017 exceptionnelle, qui avait vu les Ports de Lille atteindre un record de trafic fluvial avec 1,83 Mt, 2018 n’est qu’en léger retrait : le tonnage fluvial manutentionné est de 1,82 Mt, soit une baisse limitée à 0,6 %, qui s’explique, selon le port, par des fermetures d’écluses pour travaux d’entretien. Du côté du trafic ferroviaire, la croissance des Ports de Lille se ralentit. Un nouveau record est cependant atteint, avec 500,2 kt, ce qui constitue une hausse de 3,6 % par rapport à 2017. Le tonnage ferroviaire a été multiplié par plus de 10 en quatre ans.
La part modale du fer et du fleuve atteint aussi un nouveau record : 29,1 % en 2018, contre seulement 11,8 % en 2000 et 22 % en 2010. La progression des modes massifiés est d’autant plus notable que les Ports de Lille ont réalisé en 2018 le deuxième meilleur tonnage de leur histoire, tous modes confondus, avec 7,99 Mt. Le tonnage record du port, en 2006, avait été atteint avec une part modale de la route bien supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui.
Les Ports de Lille ont manutentionné 164 787 EVP en 2018, soit 3 % de moins qu’en 2017. Ce repli est surtout lié à la chute de 9 % des conteneurs fluviaux (53 351 EVP) tandis que les conteneurs ferroviaires (44 865 EVP) progressent de 5 %, grâce au développement des liaisons T3M avec Bordeaux, Toulouse, Marseille et Avignon.
Les Ports de Lille réalisent à Santes d’importants investissements, afin d’accueillir de nouvelles entreprises et de développer le trafic conteneurisé. Sur ce site de 100 ha, exploité depuis 1972 pour palier la saturation des 67 ha du port urbain dont il est distant d’une dizaine de kilomètres, les Ports de Lille ont investi 50 M€ entre la mi-2018 et février 2019. Un bâtiment de 41 000 m² a ainsi été construit pour la société Roquette, déjà présente sur le site, qui prévoit une forte utilisation des conteneurs à l’export. Un second bâtiment de 18 000 m² est en cours de construction, dont la première cellule de 6 000 m² sera louée à la société DCDIS, prestataire logistique pour l’agroalimentaire. Surtout, le port investit dans un nouveau terminal à conteneurs, embranché fer et fleuve. Il s’agira d’un équipement public, ouvert à tous, dont le premier client sera l’amidonnier Roquette. Le nouvel entrepôt Roquette de Santes sera en effet approvisionné depuis l’usine de Lestrem, via le port de Béthune. La marchandise repartant du site de Santes, destinée en partie à l’export, devrait utiliser pour plus de 50 % les modes routiers et ferroviaires. Les travaux de construction des 400 m de quai de ce nouveau terminal à conteneurs, qui comprendra aussi trois voies ferrées, ont débuté en novembre 2018. L’équipement devrait être opérationnel avant la fin de l’année 2019.