Quelle indemnisation pour les artisans-batelier coincés près d’un mois entre Cuinchy et Mardick ?

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Dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais, la navigation a été interrompue sur la partie entre Cuinchy et Mardick du canal Dunkerque-Escaut de début à fin novembre, empêchant les bateaux d'arriver jusqu'au port de Dunkerque. 

Entre 40 et 50 bateaux fluviaux ont été à l’arrêt sur le canal Dunkerque-Escaut dans sa partie entre Cuinchy et Mardick au mois de novembre à cause des crues dans le Nord et le Pas-de-Calais. La navigation a repris le 1er décembre mais il se pose la question de l’indemnisation des artisans-batelier qui n’ont pas pu réaliser leur activité pendant près d’un mois.

Depuis le 1er décembre 2023, la navigation a repris sur le canal Dunkerque-Escaut, la dernière écluse de Mardick, située juste avant le grand port maritime et gérée par celui-ci, ayant été rouverte. Les autres écluses de Cuinchy, Fontinettes, Flandres et Watten, gérées par Voies navigables de France, ont, elles, rouvertes quelques jours auparavant.

Depuis le début novembre, plus aucun bateau ne pouvait circuler sur cette partie du canal à grand gabarit, la dernière avant le grand port maritime de Dunkerque, en raison des crues exceptionnelles dans le Nord et le Pas-de-Calais et aux systèmes de pompage et d’évacuation des eaux mis en place.

Pendant un peu moins d’un mois, entre 40 et 50 artisans-batelier ont été coincés dans les différents biefs, selon Entreprises fluviales de France (E2F). L’évaluation du préjudice s’élèverait à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Si les artisans-batelier ont pu reprendre leur activité, il se pose aujourd’hui la question de leur indemnisation pour la période au cours de laquelle ils ont été arrêtés dans leur trajet et n’ont pu accomplir les livraisons des produits chargés à bord en temps et en heure auprès de leurs clients. Ils n’ont pas pu non plus effectuer les autres trajets prévus s’ils n’avaient pas été arrêtés dans leur activité. 

Pour Pascal Rottiers, président du collège artisans d'Entreprises fluviales de France, il ne faudrait pas que cette profession fasse partie des « sinistrés oubliés » des indemnisations prévues à la suite des crues exceptionnelles qui ont vu se déverser en un mois l’équivalent de six mois de précipitations et leurs conséquences désastreuses sur les biens de particuliers comme d’entreprises dans les deux départements. Les assurances ne se fondent que sur les décrets de catastrophe naturelle.

Les artisans-batelier comptent sur une oreille attentive de la part des Hauts-de-France et de la CCI de cette région qui est l’une de celle qui soutient le plus le transport fluvial. Le défi est de faire intégrer le transport fluvial au plan de soutien aux entreprises mis en place par les pouvoirs publics.

Du côté de VNF, l’annulation de la perception des péages correspondant aux voyages bloqués en raison des crues sur le réseau Nord-Pas-de-Calais serait en bonne voie, même si les modalités exactes restent à définir.

A plus long terme, il se pose plus globalement la question de la gestion de l’eau dans les deux départements. Le Nord et le Pas-de-Calais ont déjà connu en 2002 des crues d’ampleur, 20 ans après, le manque de coordination entre les différents acteurs et intervenants est apparu criant, des solutions (wateringues…) qui permettaient d’évacuer les excédents d’eau semblent avoir perdu en efficacité.

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