Pour North Sea Port, une baisse de trafic en 2023

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2023 n’est pas une troisième année de hausse pour Gand, Flessingue et Terneuzen, les trois ports réunis au sein de North Sea Port. La navigation intérieure comme le transbordement maritime sont à la peine après le record de 2022 et la performance de 2021.

North Sea Port n’accomplit pas une passe de trois années consécutives de croissance avec ses résultats pour 2023, présentés le 16 janvier 2024. Après un record enregistré en 2022 et une performance en 2021, North Sea Port finit l’année 2023 sur une baisse des transbordements du maritime et du fluvial. C’est dès le premier trimestre 2023 que la tendance s’est inversée pour le port belge de Gand et les deux ports néerlandais de Terneuzen et Flessingue, réunis au sein de North Sea Port depuis 2018. La dernière diminution de trafic enregistrée par cet ensemble portuaire date de 2020 en lien avec la pandémie.

Les vracs secs et liquides sont les deux catégories de marchandises ayant des parts prépondérantes à North Sea Port et ce sont elles qui dévissent en 2023 mais bon nombre des autres filières sont aussi à la peine.

Du côté de l’autorité portuaire, les raisons du repli des trafics, surtout pour le maritime, sont liées au contexte des guerres (Ukraine et Moyen-Orient) et leurs conséquences, aux tensions géopolitiques, à la crise énergétique, aux hausses des prix des matières premières, à la baisse de la demande, selon Daan Schalck, pdg de North Sea Port.

Les résultats pour la navigation intérieure

Pour la navigation intérieure, il y a une maigre consolation, le trafic recule dans une proportion moindre que le transbordement maritime. Pour l’autorité portuaire, le transport par voie navigable serait moins « affecté par les situations économiques et géopolitiques mondiales ».

Avec 61,5 millions de tonnes au 31 décembre 2023, la baisse est de -5% « seulement » (équivalent à 3,1 millions de tonnes en moins) pour la navigation intérieure par rapport à l’année 2022. Il se trouve aussi que 2022 a été une deuxième année record consécutive pour le fluvial dont la part modale est de 60% à North Sea Port.

Le détail des chiffres par catégories de marchandises pour la navigation intérieure est le suivant :

  • les vracs liquides avec 32,4 millions de tonnes (-7%),
  • les vracs secs avec 22,2 millions de tonnes (-8%),
  • le Breakbulk à 4,2 millions de tonnes (+21%),
  • les conteneurs à 2,6 millions de tonnes (+40%),
  • le RoRo à 100 000 tonnes (doublement).

Le ratio entre les imports et les exports reste inchangé à 41% pour les premiers et 59% pour les seconds.

Les résultats pour le transbordement maritime

Le trafic maritime de North Sea Port a atteint 65,9 millions de tonnes au 31 décembre 2023, en contraction de -11% (équivalent à 7,8 millions de tonnes de marchandises en moins) par rapport à 2022.

Le détail des chiffres par catégories de marchandises pour le tranbordement maritime : 

  • Les vracs secs avec 35,2 millions de tonnes (-12%) représentent 53% du total des trafics. Le charbon tire cette filière vers le bas (-27%) tout comme le minerai de fer, le gypse, le ciment, les granulés de bois, les engrais.
  • Les vracs liquides avec 15,1 millions de tonnes (-14%) représentent 23% du total des trafics.
  • Le Breakbulk avec 9,6 millions de tonnes (-5%) représente 15% du total.
  • Le RoRo avec 3,8 millions de tonnes (+1%) connaît une légère hausse, représentant une part de 6% du transbordement maritime.
  • Les conteneurs avec 2,2 millions de tonnes (-6%) conservent une part constante dans le trafic (3%) depuis 2019.

Les autres filières sont à la peine : les produits chimiques (-18%), agricoles (-15%), les minéraux brut/matériaux de construction (-12%) tandis que les niveaux sont identiques en 2023 comparativement à 2022 pour les produits alimentaires, de l’industrie métallurgique, les véhicules et les machines.

Partenaires commerciaux. En 2023 comme en 2022, les Etats-Unis sont le principal partenaire commercial de l’ensemble portuaire (5,4 millions de tonnes, -13%). La Grande-Bretagne occupe la deuxième place (4,7 millions de tonnes, -9%), le Brésil la troisième (4,5 millions de tonnes, -8%). Viennent ensuite le Canada, la Suède, la Russie, la Norvège, la Finlande, l’Autralie, la France.

Concernant la Russie, North Sea Port indique : « En raison des sanctions européennes, le commerce avec la Russie a de nouveau diminué (-42%), le pays passant de la deuxième place à la sixième » au classement des partenaires commerciaux. Les échanges avec l’Ukraine suivent la même tendance baissière.

Par continent, l’Europe représente 56% (-1%) des échanges de l’ensemble portuaire, l’Amérique du Sud 15% (+1%), l'Amérique du Nord 14% (-1%), l'Afrique 7% (inchangé), l'Asie 4% (inchangé) et l'Océanie également à 4% (+1%).

En additionnant la navigation intérieure et le transbordement maritime, le trafic de North Sea Port atteint un total 127,4 millions de tonnes en 2023, contre 138,1 millions de tonnes en 2022 soit une baisse de -7,75% (équivalent à 10,7 millions en moins) par rapport à l’année record 2022.

La prudence est de mise pour l’avenir du côté des responsables de l’ensemble portuaire qui avancent simplement : « Il y a actuellement peu de signes indiquant que les situations de crises et de tensions vont bientôt changer ».

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