« Port of Antwerp-Bruges » est né : un seul port, deux sites, des ambitions

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« Port of Antwerp-Bruges » est né officiellement en cette fin avril 2022, par la signature de la « convention d’actionnariat de la société portuaire unifiée » le 22 et un événement le 28. L’occasion de faire comprendre qu’Anvers et Zeebrugge forment désormais un seul port avec deux sites, étant déjà l’une des principales portes d’entrée de l’Europe et comptant bien aller encore plus haut et plus loin.
Pour marquer symboliquement la naissance de « Port of Antwerp-Bruges », étaient réunis côte à côte sur la scène, à Anvers le 28 avril 2022, un pdg Jacques Vandermairen et deux politiques, Annick De Ridder, échevine du port de la ville d'Anvers, Dirk De fauw, bourgmestre de la ville de Bruges. L’échevine est aussi présidente du conseil d'administration du port unifié et le bourgmestre est également vice-président de Port of Antwerp-Bruges. Ce lancement symbolique faisait suite à la signature de la « convention d’actionnariat de la société portuaire unifiée » le 22 avril lors d’une assemblée générale extraordinaire. Les premières idées de rapprochement entre les deux ports datent de plusieurs années et ont rencontré des aléas avant d’aboutir à une annonce officielle sur l’engagement d’un processus en février 2021. « Cela a été un long et intense travail entre les deux cités, les deux ports, chacune et chacun doté d’une longue histoire. Mais la conviction était là pour devenir un seul port, une seule organisation. C’est la clé pour le développement futur de Port of Antwerp-Bruges », ont souligné Annick De Ridder et Dirk De fauw, lors d’une conférence de presse.

Conteneurs, Breakbulk, RoRo, produits chimiques, les priorités

Ces deux responsables ont reconnu « des différences majeures » entre deux plates-formes portuaires, ne serait-ce qu’en termes de tailles, de types de trafics mais ont insisté : « Nous sommes complémentaires ». Pour eux, la fusion a du sens, Anvers avec les conteneurs (transport et stockage), Zeebrugge avec les véhicules, des lignes maritimes internationales et des destinations chez l’un qui ouvrent des perspectives pour l’autre et inversement. A Anvers sont aussi importantes les filières Breakbulk et produits chimiques, à Zeebruge, le Ro/Ro, le transbordement de gaz naturel liquéfié, le traitement de conteneurs. Par exemple, alors que davantage de capacité pour les conteneurs ne sera sans doute pas disponible avant 2029/2030 à Anvers (projet « Extra Container Capacity Antwerp »), un travail est en cours à Zeebrugge (« Container Plan 2022-2030 ») pour déterminer les solutions disponibles rapidement pour avancer sur ce point et conserver l’avantage concurrentiel sur cette filière. Outre les conteneurs, la stratégie va se concentrer sur le développement du Breakbulk, du trafic Ro/Ro, des produits chimiques. Autrement dit, il s’agit de continuer à favoriser les points forts actuels des deux ports en s’appuyant sur l’atout d’être une seule organisation doté de deux sites. Les intervenants ont également assuré que devenu un seul port, Antwerp-Bruges constitue en Europe « le premier port d’exportation européen (147 millions de tonnes/an), le plus grand port de transbordement de véhicules, le plus grand pôle chimique intégré et l'un des principaux ports de conteneurs (159 millions de tonnes/an) ». Et ils comptent bien conserver et développer cette position, insérant les ambitions du port unifié dans la dimension mondiale des échanges maritimes, en plus d’être « la première porte d’entrée maritime » de l’Union européenne.

Etre le premier pôle d’énergies vertes européen

Un autre volet des ambitions de Port of Antwerp-Bruges concerne les innovations avec la digitalisation/numérisation afin d'améliorer l'efficacité, la fiabilité et la sécurité de la chaîne logistique. L’idée est, par exemple, d’ouvrir les plates-formes numériques anversoises à Zeebrugge. Ont aussi été cités les drones, sur lesquels travaillent Anvers et qui vont s’étendre à Zeebrugge. La transition énergétique des activités portuaires avec l’ambition d’atteindre la neutralité en 2050, a rappelé le pdg, mais aussi tout ce qui concerne la « green economy » font partie des ambitions d’Antwerp-Bruges. Pour l’échevine et le bourgmestre, il s’agit de faire de ce port unifié le premier à parvenir à « réconcilier l’économie, les citoyens et le climat ». Le captage/stockage/réutilisation de CO2 et l’hydrogène sont les deux piliers de cette partie des ambitions afin de transformer le port en « un pôle d’énergies vertes » leader en Europe. Anvers est déjà engagé dans le déploiement de projets autour du CO2 (« Antwerp@C ») et va y associer Zeebrugge. Pour l’hydrogène, « la combinaison de la position d'Anvers en tant que deuxième pôle chimique mondiale et de la situation côtière de Zeebruge » constitue un atout pour le développement de cette énergie, considérée comme l’une des solutions pour la « décarbonation » des activités à condition que sa production soit « verte ». La volonté est d'ici 2028 de recevoir les premières molécules d'hydrogène « vert » à Antwerp-Bruges. Un travail est en cours sur l'expansion de la capacité de terminaux pour l’accueil des navires et de l’hydrogène sur les deux sites portuaires. Une conduite d'hydrogène entre les deux sites et desservant d’autres zones dans leur hinterland européen devrait permettre au plus grand nombre de s’approvisionner. L’événement du 28 avril marquant la naissance de « Port of Antwerp-Bruges » a ainsi permis de comprendre que les ambitions sont grandes et que la volonté est là. Le pdg a indiqué qu’il restait des travaux à conduire pour mettre en place la nouvelle organisation tout en se déclarant « heureux et confiant ».

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