Port La Nouvelle a accueilli, en décembre 2022, une toute première opération en lien avec l’implantation en 2023 et 2024 de deux fermes-pilote de trois éoliennes chacune, d’une puissance totale de 60 mégawatts, dans le golfe du Lion.
Sur le terminal dédié à l’éolien de ce port, propriété de la région Occitanie, a été assemblée « une bouée de collecte de données spécialisée dans les installations d’éoliennes offshores ». Placée en mer, cette bouée collecte des données en matière de biodiversité (faune aquatique) et de géophysique (courants, vents, etc.) en préalable aux installations des éoliennes flottantes. Elle doit servir à préparer l’implantation de celles-ci par la connaissance du milieu naturel et des contraintes environnementales.
Elle a été mise au point par l’entreprise Ocergy avec l’aide d’un consortium d’industriels et d’universitaires d’Occitanie (dont l’université de Perpignan). Cette entreprise franco-américaine a choisi Port-La Nouvelle comme lieu pour les opérations d’assemblage de la bouée, opérées par la société Europort, sur le nouveau terminal éolien de ce port.
Ces opérations constituent « la toute première opération menée sur le port de Port-La Nouvelle en lien avec le développement de l’éolien en mer flottant, indique la région Occitanie. Elle sera suivie dès cette année par les opérations de construction des flotteurs et d’assemblage des six éoliennes flottantes qui permettront ensuite leur installation au large de Gruissan et de Leucate/Barcarès ».
Il est prévu que ces six premières éoliennes flottantes soient suivies par un premier parc commercial de 250 mégawatts à partir de 2028 qui lui-même serait complété par un deuxième parc commercial de 500 mégawatts dans les 2 années suivantes. L’objectif à terme est l’installation de parcs commerciaux totalisant une puissance de 800 mégawatts en 2030 et 3 gigawatts en 2050.
Distinguer éolien flottant et posé
Ces projets concernent l’installation d’éoliennes flottantes en mer (et non pas posées dont le premier parc commercial français a été mis en service fin 2022 au large de Saint-Nazaire).
Les techniques de l’éolien flottant présentent pour les ports des caractéristiques d’activités différentes de celle de l’éolien posé, rappellent deux « notes » de l’Observatoire des énergies de la mer, publiées au dernier trimestre 2022. « Si les besoins portuaires pour l’éolien en mer posé résident essentiellement dans le stockage des éléments constitutifs des éoliennes et de leur fondation sur un hub logistique, ceux relatifs à l’éolien flottant sont beaucoup plus importants, à terre comme en mer », peut-on lire dans la note publiée en décembre. « En effet, l’assemblage de flotteurs avec des dimensions allant jusqu’à 100 mètres de longueur, leur mise à l’eau (les flotteurs ont notamment un grand tirant d’eau), l’intégration des éoliennes (qui nécessitera des grues surdimensionnées) et le stockage de celles-ci en mer une fois assemblées, constituent un véritable défi ».
La note poursuit en ajoutant entre autres : « Le sujet de l’adaptation des bateaux concerne aussi l’éolien flottant. L’installation de ce type d’éoliennes est actuellement réalisée grâce à des remorqueurs et navires conventionnels qui ne sont pas spécifiques. Cela pourrait évoluer dans les prochaines années avec l’augmentation des dimensions des éoliennes. L’installation de ces éoliennes plus puissantes nécessitera des ancrages plus robustes, ce qui pourrait également requérir la création d’une nouvelle classe de navires capable de réaliser ces opérations. Sans oublier les navires câbliers (pour qui l’augmentation de la longueur des raccordements constituera un sujet) et ceux nécessaires à la mise en service/maintenance des infrastructures de production d’électricité en mer qui verront aussi leurs caractéristiques évoluer ».