Port-La Nouvelle vient d’inaugurer un premier quai pour l’éolien flottant dans la perspective de l’installation dans le golfe du Lion de deux fermes-pilote en 2023. Les autres travaux d’extension de ce port se poursuivent, un an après la mise en place de la Société d’économie mixte à opération unique (Semop).
Les partenaires de la Société d’économie mixte à opération unique de Port-La Nouvelle (Semop PLN) ont inauguré le 23 juin 2022 un premier quai dédié à l’éolien flottant, qui s’inscrit dans la perspective de l’installation dans le golfe du Lion de deux fermes-pilote en 2023.Ce premier terminal constitué d’un quai colis lourd de 250 m dragué à -11 m adossé à un terre-plein de 11 ha s’inscrit dans un plus vaste programme de travaux, dont la première tranche est sous la maîtrise d’ouvrage de la région Occitanie et comprenant également la construction d’une nouvelle digue nord de 2,5 km ainsi que le prolongement de la digue sud existante sur 600 m. Ces deux chantiers sont en cours actuellement avec l’objectif d’une livraison fin 2023.Les investissements pour cette première partie du programme d’extension de Port-La Nouvelle atteignent 234 millions d’euros (région avec département de l’Aude, l’agglomération du Grand Narbonne, l’Etat). Cette extension doit permettre à ce port, propriété de la région Occitanie depuis 2007, d’être prêt pour les besoins liés aux éoliennes flottantes prévues au large dans le golfe du Lion. Il est estimé que « l’arrivée des fermes-pilote puis commerciales de l’éolien en mer flottant va largement changer la donne » pour le trafic de ce port.Port-La Nouvelle se présente comme « un port polyvalent » avec environ 1,5 million de tonnes de trafic annuel, traitant à l’import majoritairement des hydrocarbures (carburants) et des vracs secs (minéraux), et à l’export des céréales. La région entend faire de Port-La Nouvelle « le port de la transition énergétique de la Méditerranée occidentale, avec une forte spécialisation sur l’éolien en mer flottant ainsi que sur l’hydrogène vert » (voir article de NPI).
Un an de nouvelle gouvernance
En plus des travaux d’infrastructures, la transformation du port passe aussi par un changement de gouvernance lancé en 2020 avec le choix d’une Semop, associant la région Occitanie à un opérateur économique choisi après une mise en concurrence. Il s’agit d’un groupement d’entreprises (DEME Concessions, Euroports Group BV, Qair, Epixo, et la chambre de commerce et d’industrie de l’Aude), nommé « Nou Vela », qui possède 51 % du capital. La région Occitanie assure la présidence du conseil d’administration et détient 34 % du capital de la Semop PLN, la Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts) est présente à hauteur de 15 %.La Semop est titulaire de la concession du port de commerce pour une durée de 40 ans et assure l’aménagement, l’exploitation, la gestion, le développement du port de commerce depuis qu’elle est opérationnelle le 1 mai 2021. Le port était depuis 1948 géré par la CCI de l’Aude.C’est la Semop PLN qui va poursuivre les travaux d’aménagement, avec notamment la livraison en 2025 d’un terminal multi-vracs doté de deux nouveaux quais et d’un nouveau poste de déchargement des vracs liquides dans un nouveau bassin de 14,5 m de tirant d’eau. Suivra la réalisation d’une extension du terminal éolien avec la création de 23 ha supplémentaires, doté d’un nouveau linéaire de quai de 300 m et de zones de stockage et d’assemblage d’éoliennes portant au total la surface disponible à 30 ha. « Cette infrastructure sera prête pour accueillir la première ferme commerciale d’éoliennes en mer flottant annoncée par le gouvernement à Port-La Nouvelle en mars 2022 ».Une zone d’activité logistique portuaire d’une surface de 70 ha sera créée en arrière du port et livrée en 2025. « Le port, déjà embranché au ferroviaire sur sa zone historique, sera entièrement équipé de voies ferrées le reliant ainsi avec son arrière-pays régional industriel et le reste de l’Europe ».Enfin, il est prévu que Port-La Nouvelle devienne « un hub de production d’hydrogène vert » avec l’installation de l’usine Hyd’Occ dont l’électrolyseur devrait produire 10 MW d’hydrogène vert vers 2024 et à terme 40 MW en lien avec une ferme-pilote. L’ambition est aussi de devenir « un site pour l’importation d’hydrogène vert en provenance de sites de productions mondiaux en développement (Oman et Maghreb notamment) ensuite redistribué en France et en Europe ».
