Une croissance de 5,5% a porté le trafic maritime de North Sea Port à 70,3 Mt en 2018. Le trafic fluvial a lui aussi atteint un sommet en totalisant 58 Mt. Gand et Zeeland Seaports (Flessingue et Terneuzen) avaient enregistré en 2017 un transbordement maritime cumulé de 66,6 Mt et un trafic fluvial de 56,5 Mt. Officiellement lancé le 1er janvier 2018, North Sea Port a donc fait mieux en 2018 sur les deux tableaux, auxquels s’ajoutent 10 à 12 Mt par pipeline.
« Nous restons dans le peloton de tête des ports européens en termes de croissance et nous avons déjà atteint les objectifs que nous nous étions fixés pour 2020. Nous allons devoir placer la barre plus haut », ont dit Daan Schalck et Jan Lagasse, les deux dirigeants de North Sea Port, lors de la présentation des chiffres annuels, le 9 janvier 2019.
Le trafic maritime reste largement dominé par les vracs secs, qui passent de 31,4 à 32,8 Mt (+4,6%), et les vracs liquides, qui grimpent de 19,3 à 20,5 Mt (+6,3%). Mais les diverses conventionnelles (+4,5% à 11,8 Mt) représentent une part importante des tonnages et la plus forte hausse est à mettre au crédit des conteneurs, qui font un bond de 61% pour s’élever à 1,7 Mt. North Sea Port enregistre son seul recul dans le secteur roulier, qui perd 3,4% à 3,5 Mt.
L’Europe intervient pour 61% des sorties et arrivages par navire de mer. L’Outre-mer est surtout représenté par l’Amérique du Nord (16%) et du Sud (14%), qui dépassent largement l’Afrique (4%), l’Asie (3%) et l’Océanie (2%).
Le Brexit, une opportunité
Les perspectives pour 2019 restent positives. Le port a pu donner 88 hectares de terrains en concession l’an dernier et de nombreux dossiers d’investissement sont à l’étude. Daan Schalck et Jan Lagasse ne s’attendent ni à une baisse ni à une stagnation des chiffres. Mais après la forte poussée (plus de 10%) des deux dernières années et compte tenu des incertitudes économiques, un ralentissement de la croissance est jugé plus que probable.
Le Brexit constitue évidemment un dossier suivi avec attention par North Sea Port, dont près de 9% du trafic dépendent des échanges avec le Royaume-Uni, ce qui en fait le deuxième partenaire commercial du port. Ce trafic est toutefois relativement équilibré entre import et export, n’est pas concentré dans une seule niche et porte surtout sur des produits moins soumis à des impératifs de livraison rapide. « Pour certaines de nos entreprises, le Brexit pourrait constituer une opportunité plutôt qu’une menace », a commenté Jan Lagasse.
La navigation intérieure se taille la part du lion – elle dépasse les 50% - dans la répartition modale côté hinterland. North Sea Port veut également stimuler le rail, qui doit se contenter de 7 à 8% des volumes à l’heure actuelle. Il faudra pour cela améliorer le désenclavement ferroviaire de Terneuzen en réalisant une ligne directe vers Gand et Flessingue (dont le raccordement vers Anvers et Rotterdam laisse à désirer). Les deux dossiers suivent leur cours.